Scénario : Vincent Brugeas
Dessin : Ronan Toulhoat
Éditeur : Dargaud
Sortie : 25 février 2022
Genre : Aventure
Les pirates font partie de l’imaginaire collectif, qu’ils prennent la forme du capitaine crochet, de Jack Sparrow ou d’un personnage plus sombre. Inspirée par la série Black Sails et le livre de l’historien Markus Rediker, Pirates de tous les pays, La république du crâne, réalisée par Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat tente de donner une autre image de ces marins qui , à certains égards, furent les authentiques précurseurs de notre démocratie moderne.
Les Bahamas, 1718. De haute lutte, le capitaine pirate Sylla, secondé par son quartier-maître Olivier de Vannes et ses hommes, prend possession d’un vaisseau anglais. Contre toute attente, au lieu de massacrer les membres de l’équipage, les pirates leur proposent de se joindre à eux. Et ce, au nom des principes qui sont les leurs : liberté, démocratie et fraternité. Olivier de Vannes, devenu capitaine du nouveau bateau capturé, croise une frégate battant pavillon portugais. Il s’en empare. Le navire semble abandonné, et pourtant, des esclaves noirs qui se sont mutinés se trouvent à bord. À leur tête, la reine Maryam.
Une autre histoire
Rythmé par les réflexions d’Olivier dans son carnet de bord, ce récit et l’excellent complément en fin d’album nous montrent à quel point la vision manichéenne du monde que l’on nous a présenté jusqu’ici est à relativiser. Les premiers actes de piraterie moderne furent perpétrés avec l’aval de pays comme la France, l’Angleterre ou la Hollande, qui désiraient avoir une part des trésors provenant d’Amérique, l’appât du gain n’étant donc pas une caractéristique des navires hissant le pavillon noir. Et si les conditions de vie n’étaient bonnes nulle part, un semblant de démocratie existait sur les navires qui avaient fait sécession.
La république du crâne nous présente donc un de ces équipages et nous embarque dans une aventure digne des plus grands récits de pirates, capitaine charismatique inclus. Le rythme est soutenu, aidé en cela par des scènes d’action admirablement retranscrites sur la largeur des deux pages par Ronan Toulhoat. On ne peut donc qu’être séduit par cette BD que l’on vous conseille chaudement de lire.