Titre : La Parabole des talents
Autrice : Octavia E. Butler
Editions : Les Poches du Diable (Au Diable Vauvert)
Date de parution : 12 janvier 2021
Genre : Science-Fiction
Prix Nebula du meilleur roman 1999, référence de l’afro-féminisme américain, La Parabole des talents est un roman dur, sur la résistance et la foi en l’être humain. Devenue célèbre en 1979 avec Liens du sang, le récit d’une jeune fille qui voyage dans le temps et rencontre ses ancêtres esclaves, son autrice, Octavia Butler fut longtemps considérée comme une des femmes les plus connues dans le domaine de la science-fiction.
Adoptée après la mort de sa mère Lauren, Asha est devenue célèbre créatrice de jeux virtuels. Elle découvre le journal dans lequel Lauren a posé les bases de Semence de la terre, Philosophie humaniste et pacifiste. Dans un pays au comble du chaos, les élections portent au pouvoir un chrétien fondamentaliste. L’Amérique renoue avec la grande tradition de l’esclavagisme, dernière étape avant l’ouverture de camps de détentions destinés aux rebelles. C’est le sort réservé à la communauté Semence de la terre considérée comme une secte païenne. Lauren entre en résistance et subit le pire sans jamais se résigner, masquant son hyper empathie à ses bourreaux, et luttant pour s’évader, retrouver les siens et réensemencer la vie.
La Parabole des talents est un roman d’anticipation se déroulant dans les années 2030 mais dont le scénario rappelle tristement des événements récents ou plus lointains de l’histoire des Etats-Unis, faits historiques qui empoisonnent encore la vie actuelle de trop nombreux américains. Ainsi, le lecteur n’a malheureusement aucun mal à s’imaginer le président haineux et fondamentaliste du roman, les attaques de milices armées, le déclin du pays, tant d’un point de vue économique que moral et le retour à un individualisme forcené. Les germes de la catastrophe sont déjà plantés, raison pour laquelle la lecture du roman est parfois éprouvante. Heureusement, La Parabole des talents nous parle également d’espoir, d’amour, de reconstruction grâce au savoir et à l’esprit de communauté, toutes choses qui sont également présentes dans la société actuelle et qui ne demandent qu’à être canalisées.
Au final, même si le lecteur ne sortira pas indemne de ce récit, il trouvera néanmoins sa lecture salutaire et trouvera dans les extraits de Semence de la terre, une raison d’espérer.