Avec leur nouvel album Âge Fleuve, Frànçois and The Atlas Mountains signent un disque tout en nuances, intime et universel.
À l’occasion de sa sortie le 31 janvier 2025, François Marry, frontman du groupe, revient sur ce projet singulier, marqué par un changement de maison de disque et la perte d’un parent.
Âge Fleuve, c’est un tourbillon sonore dans lequel le groupe convoque des émotions multiples : tantôt lumineuses et solaires, tantôt mélancoliques et fiévreuses.
Construit comme le courant de la rivière, l’album navigue entre deuils intimes et questionnements universels, traçant une réflexion quasi philosophique sur la condition humaine.
Qu’est-ce qui a inspiré le concept de fluidité et le motif du fleuve pour cet album ?
C’est venu après coup. Une fois tous les morceaux finis, le fil conducteur s’est imposé : le passage du temps et la fluidité. Ce fonctionnement est central dans les relations humaines.
Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre des thèmes profonds (perte, deuil) et une douceur dans les sonorités ?
L’équilibre vient d’un souci de ne pas rester figé dans une émotion unique. C’est une forme de soin, comme se préparer un repas réconfortant ou éviter les environnements hostiles. La musique participe à ce langage, elle invite à choisir un versant plus positif des épreuves.
Etait-ce un processus difficile ?
Non, c’était instinctif, presque une question de survie. Comme, j’ai pu le dire par le passé, la musique sert à « desserrer les nœuds ». Avec cet album, les « nœuds » étaient plutôt familiaux, notamment liés à la perte d’un parent, ce qui réorganise la dynamique familiale.
Qu’espérez-vous des auditeurs en termes d’interprétation ?
J’espère qu’ils ressentiront cette douceur justement malgré les épisodes difficiles. J’aime l’idée que la musique devienne une présence réconfortante, comme un objet du quotidien.
Y a-t-il un morceau que vous appréhendez de jouer en live ?
J’ai hâte de jouer Jeune versant, mais c’est un défi. La voix de Malik Djoudi (featuring) sera remplacée par celle de la bassiste, et il faudra gérer l’énergie débordante de la fin tout en restant stylé et rythmé.
Avez-vous réfléchi à l’aspect scénique pour cet album ?
Nous allons réutiliser la même toile de fond utilisée pour les photos de promo. Ce fond bleu évoque des vagues, et on essaiera de simuler du mouvement sur scène. C’est important d’avoir cet cohérence entre le visuel de l’album et la scène.
Qu’est-ce qu’on se dit en préparant un 7ᵉ album studio ?
On réalise la chance de pouvoir continuer à faire cela. J’ai appris à laisser plus de place aux autres, notamment au producteur, pour enrichir la vision musicale. J’ai appris à lâcher prise.
Âge Fleuve, c’est le premier album produit sous le nouvel label du groupe InFiné. Comment le changement de maison de disque a-t-il influencé le processus créatif ?
Cela a eu un impact fort. Entre Domino et le nouveau label il y a eu une période d’incertitude où je n’avais aucune structure. Avec inFiné, il y a eu un regain de confiance grâce à leur soutien dès les démos. Leur implication dans le processus créatif a influencé certains choix d’arrangements et de mix.
Comment est-ce que le groupe a vécu la transition entre les labels ?
Domino a mis fin au contrat, et ça nous a permis de trouver un nouveau souffle. Il y aurait eu une autre dynamique si cela avait continué avec eux. Changer de structure c’est aussi un moyen d’explorer de nouvelles façons de travailler.
Que prévoyez-vous pour la suite avec ton nouveau label ?
Le rythme devrait être plus soutenu (un album tous les deux ans). Cela m’excite, car cela me permet d’explorer de nouveaux styles et collaborations.
Le groupe Frànçois and The Atlas Mountains se produira en concert aux Nuits Botanique le 21 mai 2025.