Titre : La mort en face
Auteur : Philippe Boxho
Edition : Kennes/Les 3AS
Date de parution : 21 août 2024
Genre du livre : Essai
Fort de ses deux précédents ouvrages, Les morts ont la parole et Entretien avec un cadavre, qui ont rencontrés un franc succès, le légiste qu’on ne présente plus nous entraîne à nouveau dans les méandres des affaires qui ont jalonné sa carrière. Avec sa sympathie légendaire et ses anecdotes aussi troublantes que fascinantes, le Dr Philippe Boxho ne cesse de voir sa cote de popularité grimper en flèche.
Il n’est pas dans l’ADN du belge de se vanter, mais pour cette fois-ci, Cocorico, nous avons un docteur que le monde nous envie. Par son travail acharné et sa passion, il a su changer le regard de toute une nation sur sa profession, et il continue de le faire avec brio.
L’homme qui fait parler les morts
S’il y a bien une certitude que nous possédons concernant la vie, c’est que nous n’en sortirons pas vivants. La mort, à la fois fascinante et effrayante, laisse toujours derrière elle un sentiment de confusion et d’incompréhension, surtout lorsque les circonstances du décès demeurent inconnues. Philippe Boxho est l’un de ces rares individus pour qui la mort n’a aucun secret, bien qu’il confesse qu’elle ne cesse jamais de le surprendre.
Pour notre plus grand plaisir, ce troisième ouvrage regorge davantage de récits sur les décès de personnages illustres. Des passages passionnants à lire grâce à l’amour et à la passion de l’auteur pour l’Histoire. Pour le reste, nous continuons à explorer les affaires qui ont marqué sa carrière. Homicides, suicides, morts atypiques, incendies, les décès se succèdent et avec eux, à chaque fois, le même sentiment mêlé de curiosité et d’appréhension. Lire la mort n’est pas chose aisée, cela nous confronte inévitablement à notre propre mortalité (On vous confesse d’ailleurs ne plus voir nos escaliers de la même manière…).
Au terme de notre lecture, il devient évident que la personnalité de l’auteur nous a permis d’aborder ces récits avec une légèreté inattendue. Son humour et sa distance nous aident et nous font sourire. Philippe Boxho possède indéniablement l’art de rendre l’insupportable, supportable.
Le médecin qui aime la vie
Il y a quelques années, le métier de médecin légiste suscitait davantage d’appréhension que de fascination. La simple évocation d’une autopsie suffisait à glacer le sang. Pourtant, en l’espace de quelques interviews, le Dr Philippe Boxho a réussi à rendre la science médico-légale attrayante. Mieux encore, il nous a ouvert les portes de l’enquête judiciaire, plus vraie que nature.
À travers ses récits, on apprend beaucoup sur les protocoles d’intervention sur les scènes de morts suspectes, mais on découvre également un monde peuplé de divers corps de métier qui s’entraident, rient, se conseillent et se questionnent. On prend conscience que derrière le devoir d’enquête, ce sont aussi des hommes et des femmes confrontés parfois au pire, mais qui parviennent à ne pas oublier la valeur de la vie, du rire et de la complicité.
Cette grande famille est celle qui accueille les proches, les victimes, les accusés et les témoins. Nous passons derrière un voile, atteignant une réalité qui nous était jusqu’à présent totalement inaccessible. Au-delà des histoires toujours passionnantes que nous relate le Dr Boxho, l’élément le plus remarquable est que l’on devine les coulisses de l’amitié et de l’entraide. Un fait d’autant plus nécessaire lorsque l’on connaît le combat initial du légiste pour offrir à sa profession un coup de projecteur salutaire.
En effet, la Belgique se situe bien loin dans le classement des pays pratiquant des autopsies légales. Une précarité de la profession qui amène son lot d’injustices, tant pour les victimes que pour les professionnels du milieu. En attendant des décisions politiques qui permettraient à notre plat pays de s’aligner davantage sur les statistiques européennes, il y a tout à espérer que cette notoriété nouvelle permettra aux futurs légistes et autres professionnels de la justice d’obtenir le respect et la considération qui leur sont dus.
La mort en face est toujours disponible en librairie.