titre : La Magie du football
auteur : Thibaud Leplat
édition : Marabout
sortie : 1er mars 2019
genre : sport
Le 12 février dernier, la Ligue des champions est entrée dans sa phase finale – la plus intéressante – celle des confrontations directes. Finis les matchs à faux enjeux tels Etoile Rouge – PSG ou Bayern Munich – AEK Athènes, bienvenus les Atletico Madrid – Juventus ou Liverpool – Bayern, des matchs pour esthètes où le beau jeu voire le beau geste se grave davantage dans l’inconscient collectif que le résultat en lui-même. Cette approche stylistique et philosophique du sport le plus populaire au monde, le philosophe et écrivain Thibaud Leplat l’a décortiquée dans son nouvel ouvrage intitulé « La Magie du football ».
Préfacé par Hatem Ben Arfa, à la fois enfant prodige et terrible d’une nation, l’essai de Thibaud Leplat aborde le football avec une vision subtile, auréolée de parallèles avec les travaux d’illustres philosophes et éclairée par des analyses approfondies des éléments qui font de ce sport une fête de tous les instants. Comment expliquer notre goût pour le beau jeu, la passe tranchante, le geste technique ou le but malicieux ? Une alchimie de prouesses aussi artistiques que singulières scrutées à la loupe par l’auteur.
S’il est difficile de résumer cet ouvrage, tant il est dense et exigeant, on peut cependant affirmer que ses enseignements sont d’une richesse incommensurable. Si certains points sembleront plus universels comme le lien d’amour-haine qui unit le fan à son messi(e), d’autres autopsient davantage le sport en lui-même et ce qu’il représente. En cela, le chapitre La Vengeance imaginaire est très instructif, comme l’idée de présenter un match comme une oeuvre artistique : « L’objet du football est bien le même que celui du théâtre. Ce n’est pas le dénouement qui compte pour nos coeurs délicats, mais la grâce qui y sera employée pour y parvenir ».
En résumé, Thibaud Leplat nous livre une analyse intellectuelle et intelligible d’un sport qui en manque quelques fois. Une ode à sa beauté mais aussi à son imperfection.