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    La laideur de la lune, don’t you know that you’re toxic ?

    Titre : La laideur de la lune
    Autrice : Oriane Dardres
    Éditions : L’Alchimiste
    Date de parution : 29 octobre 2024
    Genre du livre : Dark fantasy

    En signant ce premier roman dans la veine de la dark fantasy, Oriane Dardres offre aux lecteurs, sur fond d’un récit où s’affrontent lycanthropes, sorcières, vampires et goules, un véritable page-turner qui, loin de se contenter de l’aura desdites bêtes de folklore se mouvant dans ses mots, dissèque (c’est le cas de le dire) à travers cette transposition les amours toxiques.

    Aline, maudite dans son enfance par la morsure de Daniel, semble depuis lors condamnée à vivre en lycanthrope. Plongée dans l’univers afférent à cette condition hors norme, où la faim, insatiable, se conjugue avec la solitude et la douleur pour façonner un cauchemar permanent, elle fera diverses rencontres qui constitueront pour elle autant de hantises qu’elle aspirera ardemment à oublier.

    Mais plus on s’échine à encachoter, dans les oubliettes de l’esprit, les traumas et autres dégoûtations que le monde, n’étant pas chiche en la matière, prodigue dans sa dépravation, plus on confère de puissance à ces souvenirs malheureux qui, à l’instar de spectres, rusent à l’infini pour nous ankyloser. La narration d’Oriane Dardres s’active autour du passé d’Aline, dont les fantômes ont refait surface, qu’elle décide enfin de confronter : par la rédaction thérapeutique de son passé dans un carnet et à l’occasion du retour impromptu dans sa vie de Mikhaïl, le Dévoreur d’âmes, qui fut aussi son premier amour. Ce sont ces deux temporalités et ces deux tonalités— celle du carnet où laisser libre cours au dire de soi en empruntant les dédales de la mémoire, et celle de l’aventure inopinée qui actualise les personnages de ce passé — qui s’alternent dans le roman avec maîtrise et par lesquelles les personnages acquièrent une certaine épaisseur.

    En lisant avec intérêt l’histoire d’Aline, le cerveau — pour autant qu’il la connaisse — devient prompt à pousser la chansonnette : l’esprit devient le lecteur où se répètent en boucle les lyrics chantés du célèbre Toxic de Britney Spears. Les amours qui nous sont relatées ont, en effet, une tournure toxique, et ce thème, qui rencontre un certain engouement dans les magazines de psychologie, du fait de sa transposition dans le Monde Occulte du récit, traversé par toutes les grandes figures de la monstruosité, devient méditable sous un autre regard.

    Le roman d’Oriane Dardres ne dégouline pas de moraline, en ce sens que l’autrice n’a pas succombé à la vile tentation de devenir un Père la pudeur, mais se satisfait de noter les effets de ces relations que l’on affuble sans doute trop courtoisement encore du nom amour, même si c’est pour les qualifier de l’adjectif toxique.

    Plus les lecteurs persévèrent, au-delà des premières pages, dans leur lecture de La Laideur de la lune, plus ils sont happés par ce texte amène qui ne souffre finalement que d’être en-deçà des ténèbres attendues, qui, en règle générale, saturent l’horizon des grandes œuvres de la dark fantasy. Un bon roman d’une plume prometteuse.

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