La Chute de Londres
de Babak Najafi
Action
Avec Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman
Sorti le 2 mars 2016
Devant se rendre à Londres pour assister aux funérailles d’un ministre, le président des États-Unis se retrouve malgré lui au sein d’une attaque terroriste de très grande ampleur. Il va tenter de survivre au sein du chaos ambiant, aidé par son fidèle garde du corps.
Gerard Butler rempile donc dans le rôle de l’increvable Mike Banning, au sein de cette suite de La Chute de la Maison Blanche (Olympus has fallen, 2013), qui entre en résonance avec une actualité particulièrement sombre. Il faut cependant reconnaître que le premier opus n’avait pas réellement marqué par la finesse de son écriture, mais plus par ses rebondissements inattendus et ses scènes d’actions impressionnantes. Disons-le tout de suite, c’est à ce niveau que La Chute de Londres s’avère lui aussi réellement convaincant.
Si La Chute de la Maison Blanche souffrait d’effets spéciaux trop présents et pas toujours crédibles, sa suite évite cet écueil et surclasse son prédécesseur en recentrant peu à peu son action au sein même des rues de la capitale anglaise, théâtre d’une véritable guérilla urbaine. Nerveux et violents, les affrontements filmés avec soin par Babak Najafi (qui a notamment fait ses preuves sur deux épisodes de la très recommandable série Banshee), apportent au film une intensité non négligeable. Elle est appuyée par un scénario qui revêt peu à peu des aspects de survie en territoire hostile, apportant un surplus de tension à un long-métrage mené tambour battant.
Le développement principal de l’intrigue jouit de ces aspects, malgré un final hollywoodien qui s’avère prévisible. Il n’empêche cependant pas d’apprécier ce qui précède à sa juste valeur, soit celle d’une série B musclée qui remplit parfaitement son rôle de divertissement.
D’autant plus que le film répond à ce qui est désormais le cahier des charges de la série. Torture des terroristes par le héros sadique, petite punchline raciste sur leur pays d’origine, et séquences qui pourraient sortir tout droit d’un épisode de la série des Call of duty répondent à l’appel.
À cela s’ajoute un discours d’apparence tellement patriotique et idéologiquement douteux au premier degré qu’il est difficile de le prendre au sérieux. Encore plus quand le héros semble ne réellement se révéler que dans la violence et l’action, au point d’en devenir presque antipathique.
Ces aspects amoraux pourraient pointer du doigt une certaine mentalité belliqueuse qui se retrouve autant du côté des terroristes que de celui de leurs opposants. Mais est-ce réellement voulu ? Cela n’a finalement que peu d’importance. Les justifications concernant les agissements des États-Unis (et en particulier l’usage de drones), effectuées à la truelle, nécessitent de toute manière une distanciation qui, elle, s’avère étonnamment propice à la réflexion et rend le film légèrement moins confortable qu’il n’y paraît. Ce qui n’est pas forcément un tort.