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    La Caverne du souvenir par Andréas

    Andréas couverture

    scénario & dessin : Andréas
    éditions : Le Lombard
    sortie : avril 2015
    genre : Aventure, Fantastique

    Voici enfin la réédition de la bande dessinée désormais culte : La Caverne du souvenir, une allégorie celtique parue pour la première fois en 1985 et signée Andréas.

    Le premier défaut de cette œuvre est peut-être la couverture. Lorsqu’on y jette un rapide coup d’oeil, sans s’attarder sur les détails, on y voit individu debout, en équilibre dans le creux d’une vague. On est alors tenté de l’associer à un surfeur en plein exercice alors qu’il n’en est rien : non, cette histoire ne se passe pas en Californie avec un tube des Beach Boys en musique de fond.

    Il s’agit au contraire d’un récit beaucoup plus énigmatique, qui nous plonge sans ambages dans un univers ésotérique aux accents celtiques. Le protagoniste de ce récit se nomme Cythraul. Cythraul a commis un meurtre afin de s’emparer d’un mystérieux paquet avec lequel il prend jalousement la fuite. Cependant l’assassin est prétentieux, au point de négliger les dangers de l’Armorique et ses traditions. Au lieu de demander son chemin aux Dieux, il n’en fait qu’à sa tête, de sorte qu’il s’égare complètement. Et c’est ainsi que commence son errance dans les méandres de la caverne du souvenir.

    Dans un registre toujours très vague, évocateur plutôt qu’informatif, le lecteur risque de se sentir aussi perdu que Cythraul lui-même. En effet, la BD d’Andréas est avare. Elle ne fournit qu’un nombre très limité de points de repères clairs et précis à son lecteur. Les frontières temporelles sont poreuses, l’on bascule d’une dimension vers une autre ou du présent vers le passé crier gare, le tout dans un cadre spatio-temporel totalement instable, voire indéfini. Enfin, il semble falloir deviner l’intrigue plutôt qu’en d’en suivre paisiblement la trame.

    Pour nous y retrouver, quelques indices tout de même sont à notre portée, notamment au niveau graphique. : le contour des cases étrangement découpées, leur forme étriquée ou encore la typographique évolutive signalent les basculements successifs. Le tout est amené de manière subtile, quoique par moment un brin opaque, de sorte que l’on n’est pas toujours sûr d’y voir clair. Ceci, bien entendu, est très certainement voulu par l’auteur, qui est maître de son art et ne laisserait à la portée du hasard.

    Ivan Sculier
    Ivan Sculier
    Journaliste du Suricate Magazine

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