D’après le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Mise en scène Emmanuel Lamberts
Avec Romina Palmeri, Nicolas Kaplyn, Fabian Finkels, Marie Glorieux, Perrine Delers, Emmanuel Dell’Erba, Antoine Guillaume, Jérôme Louis, Stéphanie Mathys, Julie Thomas, Clara Barlow, Sabrina Gerlache, Noah Bruyninckx
Du 7 novembre au 7 décembre 2024
Au Théâtre Royal du Parc
Sous le clair de lune, les artistes du Parc ont revêtu leurs costumes les plus éblouissants. Leurs cœurs battant au rythme de mélodies enchanteresses et d’une passion brûlante, ils nous plongent dans une histoire éternelle. Une fois encore, le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont prouve qu’il sait toucher les cœurs.
« Qui, en vérité, pourrait un jour aimer une bête ? » C’est par cette question que s’achève l’introduction du célèbre dessin animé de Walt Disney. L’amour a-t-il vraiment le pouvoir de se jouer des apparences et d’outrepasser le sortilège qui voile le regard ?
Il était une fois
Dans cette interprétation contemporaine du conte classique, on ne cherche pas à rivaliser avec le blockbuster américain. Oubliez les paysages français : nous plongeons dans le charme envoûtant des vallées irlandaises. Terres des fées et des divinités païennes où la magie et la malédiction qui entourent la Bête semblent plus crédibles que jamais. Cette version de l’histoire de la Belle gagne aussi en réalisme, développant davantage les liens affectifs qui l’unissent à sa sœur et à son père. Ces relations familiales sont mises en avant de façon touchante, mettant en lumière l’amour profond d’un père pour sa fille. Un choix narratif, qui malgré sa pertinence, a peut-être un peu trop empiété sur la romance naissante entre la Belle et la Bête. Il reste que cette version demeure une adaptation qui nous a séduits par son inventivité et son audace. Restait encore à transformer cette vision en réalité, ce qui représentait un enjeu de taille pour un tel projet de comédie musicale. Un défi ambitieux parfaitement relevé.
Une magie qui déploie tout son charme
Au commencement de toute aventure artistique se trouve un créateur inspiré. Emmanuelle Lambert, avec un œil sur la mise en scène et l’autre sur les chorégraphies, a orchestré une véritable symphonie visuelle. La scénographie, signée par Thibaut De Coster et Charly Kleinermann, évoquait par moments la magie intemporelle de l’adaptation cinématographique de Jean Cocteau. Sur scène, des décors qui oscillaient entre étrangeté, féérie et mécanique, s’unissaient dans une harmonie presque onirique. Le tout, assemblé avec une splendeur esthétique et une technique éblouissante, était à couper le souffle.
Les somptueux costumes de Chandra Vellut et les lumières enchanteresses d’Alain Collet enveloppaient les comédien-nes dans un véritable écrin de lumière. Les compositions musicales de Nicolas Fiszman et Fabian Finkels ajoutaient la touche finale au charme. Il ne restait plus qu’à lever le rideau pour que la magie opère.
Symphonie de talents
Sur scène, nous avons eu le plaisir de retrouver Romina Palmeri, Perrine Delers, Emmanuelle Dell’Erba et Antoine Guillaume, que nous avions tant appréciés dans le sublime Paris Cancan de la saison passée. Avec leurs voix, leur charisme indéniable, leur humour et leur élégance, ils ont confirmé notre coup de cœur et notre coup de foudre. Peut-on d’ailleurs seulement imaginer une voix plus adaptée à la Belle que celle de Romina Palmeri ? Sans hésitation, la réponse est non ! Fabian Finkels, avec sa voix de velours, Nicolas Kaplyn et sa fougue animale, accompagné par la pétillante Marie Glorieux et son espièglerie exquise, complètent ce quatuor de manière parfaite.
La Belle et la Bête est un spectacle qui captivera non seulement les jeunes spectateurs, mais aussi les adultes qui ont gardé leur âme d’enfant. Une création belge dont nous pouvons être fiers.