Si vous êtes belge, amateur de rock et que vous avez la trentaine, vous ne pouvez pas ne pas connaitre K’S Choice. Le groupe de Sarah et Gert Bettens, sœur et frère dans le civil, a enchainé les succès à la fin du millénaire passé. Après une parenthèse pour vaquer à leur carrière solo, les interprètes du génial Not an Addict s’étaient musicalement retrouvés et un nouvel album, Echo Mountain, avait vu le jour en 2010.
Aujourd’hui, K’s Choice nous revient avec The Phantom Cowboy, un disque bien particulier à bien des égards. Tout d’abord, il s’agit du premier album sur lequel Sarah et Gert ont composé ensemble les 11 morceaux qui le constitue, au lieu de chacun écrire son petit titre dans son coin.
Ensuite, le groupe a fait appel à Alain Johannes pour produire son album. Ami de Dave Grohl et des Queens of the Stone Age, il a également travaillé avec Mark Lanegan, Arctic Monkeys et PJ Harvey. Ce choix n’est pas anodin, car on en arrive à la troisième particularité de cet album : il s’agit sans doute de l’album le plus rock du groupe. Vous me direz que beaucoup de groupes revendiquent ce genre d’argument à la sortie d’un nouvel opus. Mais nous pouvons vous l’affirmer, sur ce point, nous ne pouvons que leur donner raison.
Les 11 morceaux sont quasi tous bâtis sur des solides bases, entourées de guitares bien lourdes. Ce changement de style est écoutable dès le premier morceau, As Rock And Roll As It Gets, qui constitue une belle entée en matière.
The Phantom Cowboy regorge en fait de morceaux, de passages qui vous feront très probablement penser à des légendes du rock. Ainsi, Woman aurait pu sans honte figurer sur un album d’Aerosmith. Entrainant et groovy à souhait, il risque de vous rester en tête un certain temps. Même chose avec Gimme Real dont l’intro nous a furieusement fait penser à un célèbre groupe australien possédant un nom en 4 lettres commençant par un A. Si vous ne voyez pas de qui nous voulons vous parler, nous vous invitons à immédiatement quitter cette chronique, merci d’avance.
Le reste de l’album est assez diversifié, tout en conservant l’esprit « rock » qui est bel et bien le mot d’ordre de cet opus. Private Revolution, premier single sorti début février est lui aussi un excellent morceau bien vitaminé qui devrait mettre le feu lors des futures prestations live du groupe.
Au rayon des autres réussites, pointons encore le très bluesy The Phantom Cowboy et la plage de fermeture I Was Wrong About Everything avec son coté très dansant et rock’n’roll.
En composant The Phantom Cowboy, le groupe avait pour objectif de réaliser un album direct, bien rentre dedans, de ne laisser aucun temps mort à l’auditeur, bref de ne proposer aucune piste présente uniquement pour le remplissage. Et même si certains titres ne sont pas extraordinaires, l’objectif est en grande partie rempli grâce à des compositions, souvent courtes, mais incisives et justes. On peut tout de même regretter le manque de hargne et d’émotion dans la voix de Sarah, peut-être dû au fait qu’elle soit moins habitué à chanter dans ce registre. Ce défaut est fortement audible sur un morceau plus violent comme le néanmoins très bon Come Alive.
Malgré cela, The Phantom Cowboy est une franche réussite et K’S Choice nous amène vraiment là où on ne l’attendait pas. Du coup, il n’est pas tout à fait certain que l’entièreté des fans du groupe appréciera ce changement de cap. Mais d’un autre coté ,cela risque aussi d’amener un nouveau public au groupe. Amis du rock’n’roll, régalez-vous, c’est la famille Bettens qui régale.