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    King’s game : Apocalypse de Nobuaki Kanazawa

    auteur : Nobuaki Kanazawa
    édition : Lumen
    sortie : septembre 2016
    genre : roman

    Dans ce nouvel opus du Jeu du roi, les règles ont changé: ce n’est plus un groupe d’adolescents qui doit obéir aux défis tordus du « roi », personnage non identifié, mais cette fois tous les lycéens du Japon sont concernés. Ces derniers voient leur existence bouleversée dès qu’un nouvel ordre de ce mystérieux individu leur parvient simultanément sur leur téléphone portable. Il s’agit pour commencer d’un commandement aux allures innocentes: que tous les lycéens d’Hiroshima se rendent dans la préfecture voisine dans les 24 heures. S’ils n’obtempèrent pas, ils seront tués. Faut-il prendre ces menaces au sérieux? Ils ne tarderont pas à le savoir. Par la suite, les demandes du roi iront crescendo dans la gravité avec en ligne de mire la destruction du pays, rien que ça! Que les jeux commencent…

    Depuis le début du Jeu, la perversité est élevée au rang de discipline olympique. L’auteur royal de ce divertissement macabre bénéficie de la difficulté des adolescents, période pendant laquelle ils sont déjà suffisamment à fleur de peau, boutonneuse qui plus est, pour éprouver davantage leurs nerfs et faire régner ce qu’il veut par-dessus tout: le chaos. Et il y réussi fichtrement bien le bougre. Entre le gouvernement qui par acquis de conscience tente de faire évacuer les milliers d’étudiants d’Hiroshima et le reste de la population qui ignore s’il faut prendre ce chantage au sérieux, des tensions apparaissent. A mesure que les défis sont lancés, les rapports humains sont totalement bouleversés et les caractères se métamorphosent car le réflexe de survie est le plus fort. Et dans ce cas-là, c’est chacun pour soi.

    Au premier abord, King’s game : Apocalypse semble être un épisode indépendant des autres volumes mais…non. C’est seulement dans la deuxième partie du livre que des ramifications vers d’anciens personnages apparaissent et l’on pressent l’arrivée d’une explication à l’histoire du roi. Qui est-il? Que veut-il? Et surtout : pourquoi est-il si méchant? Mais ce n’est pas encore dans ce volume que vous aurez les éclaircissements sur toutes ces interrogations quant au king du vice. La fin vous laissera sur votre faim malheureusement. Un prochain tome est à espérer et sera sans doute plus riche en rebondissements car des réponses tomberont et non plus des têtes et des troncs. En effet, depuis le début de la saga, le gore est au rendez-vous. Dès lors, pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Cette fois-ci, des monticules de guibolles et de bras s’entassent dans les cours d’école et le sang coule à flots comme la bière à Munich.

    Une dernière chose un peu décevante dans ce nouveau Jeu du roi est le manque d’originalité. Là où les premiers tomes se limitaient à un groupe de 30 ados qui devaient se dépatouiller avec ces sms anonymes et en assumer les actes, la psychologie des personnages était un poil plus poussée et l’histoire en paraissait davantage plausible. Ici, dans cette ambiance post apocalyptique, l’ombre des grandes dystopies pour jeunes adultes, très en vogue ces dernières années, plane au-dessus du dernier né de la série King’s game.

    Néanmoins, ne boudez pas votre plaisir et laissez-vous tenter par ce roman divertissant sans prise de tête à dévorer aussi goulûment qu’un pain saucisse sur le marché de Noël.

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