Titre : Kim Jiyoung, née en 1982
Autrice : Cho Nam-Joo
Editions : 10/18
Date de parution : 4 février 2021
Genre : Roman
Cho Nam-Joo, scénariste pour la télévision, publie en 2016 son premier roman, Kim Jiyoung, née en 1982. Dès sa sortie, celui-ci crée la polémique mais est néanmoins vendu à plusieurs millions d’exemplaires en Corée. Décrivant le quotidien d’une femme dans un monde patriarcal, il s’adresse à tous ceux qui veulent en finir avec ce système archaïque qui subsiste malheureusement dans de trop nombreux pays.
Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé ?
En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, l’autrice livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Et il n’est nullement question de violence explicite, mais plutôt d’un système qui relègue la femme au second plan, l’excluant des postes à responsabilités et la cantonnant au rôle de mère. Un système tellement ancré dans les mœurs que beaucoup de gens ne réalisent pas qu’il est toxique pour la société entière.
Ainsi, quelle société irait se priver de la moitié de ses talents, prenant pour prétexte qu’il en va de l’ordre naturel des choses ? Quelle société encouragerait la natalité alors qu’elle ne met rien en place pour subvenir aux besoins des jeunes parents ?
La force de Kim Jiyoung, née en 1982 tient dans la banalité de la violence qu’il décrit, dans son caractère a priori inéluctable. Car on ne peut rester indifférent face à ce phénomène qui discrimine 50 % de la population mondiale et il est certain que si nous voulons prospérer en tant que société, nous devons tous ensemble mettre fin à cette inégalité.
Simple, efficace, Kim Jiyoung, née en 1982 est à lire impérativement.