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    Kid Noize : « Un nouvel album plus tropical, plus happy et plus easy listening ! »

    Après avoir déchaîné les foules avec Dream Culture, le DJ belge Kid Noize sort aujourd’hui The Man With A Monkey Face, un album electro-pop de 17 titres qui nous emmène au coeur de la jungle, mais pas n’importe laquelle, celle où Kid Noize trouve ses inspirations. À mi-chemin entre le rêve éveillé et l’imagerie chimérique, cet album en surprendra plus d’un.

    The Man With A Monkey Face est probablement le projet le plus abouti de Kid Noize, non pas qu’il soit plus qualitatif que le précédent, mais bien parce qu’il sort en même temps que la bande dessinée du même nom. Deux objets à la fois singuliers et complémentaires qui procurent au lecteur/auditeur une expérience à 360°.

    Rencontre avec Kid Noize, un artiste belge hors du commun qui a fait de son avatar un personnage à part entière, doté d’un talent inouï mais aussi d’une profondeur remarquable.


    Deux ans après Dream Culture, vous sortez The Man With A Monkey Face. Comment a été construit ce nouvel album ? 

    Quand je crée un album, j’aime qu’il soit reconnaissable et que ce ne soit pas toujours la même ambiance. Dream Culture a son univers, qui fait référence au premier tome de la bande dessinée (NDLR : tome 1 qui sort ce 25 janvier)  alors que ce nouvel album est plus tropical, plus happy et plus easy listening.

    La bande dessinée est-elle arrivée avant l’idée de l’album audio ? Ou est-ce le contraire ?

    L’univers est là depuis toujours, bien avant le premier album cd. La bd m’a permis de coucher cet univers sur papier. Du coup, on s’est rendus compte que certaines choses n’étaient pas vraiment cohérentes. Grâce à cela, on a donc ajouté du sens au projet. Alors, tout fonctionne seul, que ce soit la bd ou les albums cd. Mais si on est un petit peu vigilant, on découvre autre chose, une troisième lecture.

    Sur votre nouvel album cd, il y a pas mal de featuring, notamment avec Rio Santana ou Collin. Comment se sont nouées ces collaborations qui apportent une tonalité plus pop, comparé à Dream Culture ?

    L’album est clairement plus pop, plus léger, chose que je contrebalance en live. Pour moi, un album doit être quelque chose que tu peux écouter du début à la fin et qui te raconte une histoire. Maintenant, au niveau des collaborations, c’est un peu plus facile quand tu commences à avoir un nom. Autant pour le premier album j’avais galéré pour trouver des anglophones crédibles, autant pour le second album, j’ai eu plus facile. Même pour l’écriture des textes.

    Votre album, tant graphiquement que dans les titres, fait référence à la jungle. Une thématique assumée qui est cependant absente de votre bd. On peut même dire que c’est tout le contraire puisque l’intrigue se déroule à Charleroi…

    J’ai réservé ça pour le tome 2. Charleroi, c’est le point de départ de ce personnage. J’ai donc voulu lui faire un grand clin d’oeil. Après, on partira sur autre chose, ce sera plus tropical. C’est important d’avoir des contrastes musicaux aussi. Avec Kid Noize, j’ai toujours défendu ça. Je peux défendre des choses très underground comme des morceaux plus mainstream ou pop qui passent en radio. Je prends alors les gens pour les mener d’un univers à l’autre, c’est ça la liberté artistique. Je me bats justement pour ne pas être catalogué.

    Pour en revenir à Charleroi, c’est tout de même étonnant pour un DJ d’être associé à la ville de Charleroi. Quand on parle de DJ, on pense plutôt à Ibiza ou à Miami…

    Je suis né et j’ai grandi à Bruxelles. Je me suis installé à Charleroi il y a seulement cinq ans. À ce moment-là, je sentais qu’il y avait quelque chose à faire là-bas, que la ville était en plein renouveau. C’est à ce même moment que Kid Noize a commencé à fonctionner. Il y a dès lors eu une fusion, une histoire d’amour entre Kid Noize et Charleroi. {…} Mais c’est sûr, c’est moins glam qu’Ibiza… Après j’aime bien Ibiza aussi ! C’est la force du projet, pouvoir montrer l’un comme l’autre, jouer dans deux endroits totalement différents.

    Une fois par an, vous jouez devant un public d’enfants lors du Kid’s Club by Kid Noize. Pourquoi avoir lancé ce projet ?

    Parce que lorsque je jouais en journée, c’était rempli de gosses. Je me suis alors dit qu’il fallait faire quelque chose avec eux. Je fais une date par an que j’organise moi-même (NDLR : cette année à L’Eden de Charleroi), mais j’en refuse dix autres parce que je ne veux pas faire que ça.

    Êtes-vous un éternel enfant ? Car, au regard de la bd, on a l’impression d’y voir la nostalgie de votre enfance. On pense par exemple au carlin qui accompagne Kid Noize et qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Franck de Men In Black

    C’est marrant, vous êtes le deuxième à me dire ça. Cela n’a pourtant aucun rapport. En fait, j’ai vu une vidéo virale d’un chien qui regardait la télé et j’ai trouvé ça génial. {…} Par contre, je ne suis pas tout à fait d’accord sur le terme nostalgie. Pour moi, si les années 80 fonctionnent actuellement, c’est parce qu’on vit dedans. C’est-à-dire que toutes les choses qu’on imaginait possibles dans les années 80 existent enfin aujourd’hui : on a des voitures qui roulent seules, on a des ordinateurs portables, on peut faire des visioconférences avec n’importe qui, on a des imprimantes 3D, … On y est dans les années 80 ! Et je trouve ça magique.

    Est-ce le clip de Girl qui reflète le mieux le crossover entre la bd et le cd ?

    Vous ne pouvez de toute façon pas vous tromper. Il y a des liens partout et pour tout le monde. Vous ne verrez pas certains liens, alors qu’un autre les trouvera. De toute façon, la bd ne collera jamais à 100% aux clips et inversement.

    La bande dessinée a été co-scénarisée avec Kid Toussaint et dessinée par Otocto. Pourquoi avoir décidé de travailler ensemble ? Est-ce Dupuis qui vous a proposé ces artistes ?

    Oui, clairement. J’ai envoyé un mail chez Dupuis, ils se sont montrés intéressés. Ils m’ont alors proposé plusieurs scénaristes et j’ai choisi Kid Toussaint. Ce fut également le cas pour le dessinateur car pour moi, Otocto se démarquait. C’était exactement le type de dessins que je voulais. Après, on a continué à travailler ensemble. Mais pour le tome 2, je travaille avec Lapuss qui a fait Putain de chat.

    Aurons-nous droit à un tome par an ?

    Oui, mais je vais essayer d’en sortir deux cette année. Normalement, fin de cette année sortira le tome 2.

    Agenda

    26.01.2019 : Dj set – Magic Mirror, Angoulême, France
    02 – 03.02.2019 : Live – Kid’s Club à l’Eden, SOLDOUT, Charleroi
    22.02.2019 : Dj set – Foire du livre, Bruxelles
    30.03.2019 : Live – Reflektor, SOLDOUT, Liège
    27.04.2019 : Live – Spiroudome, Charleroi
    20.07.2019 : Live – Francofolies de Spa
    03.08.2019 : Live – Ronquières Festival
    22.11.2019 : Live – Ancienne Belgique, Bruxelles
    6.12.2019 : Live – Kulturfabrik, Luxembourg

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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