Adaptation de l’oeuvre de Heinrich Von Kleist, par Sabine Durand, avec Céline Beigbeder, Jean-Claude Berutti, Fabien Dehasseler, Emile Falk-Blin, Maurice Ginvert, Fabien Magry, Émilie Maréchal, Jean-Baptiste Polge, Martine Wijckaert, Lotfi Yahya
Du 3 au 14 février 2015 à 20h30 à La Balsamine
C’est un classique qui se rejoue en ce moment et jusqu’au 14 février au théâtre de la Balsamine à Schaerbeek. Kätchen de Heilbronn, écrit en 1810 par le poète et dramaturge allemand Heinrich Von Kleist, a connu plusieurs adaptations au théâtre, et même au cinéma en 1976.
Ce qui nous pousse donc à le (re)découvrir à la Balsamine aujourd’hui, c’est sans doute l’adaptation qu’en a faite Sabine Durand. Cette dernière s’emploie à remettre au goût du jour les grandes épopées dramatiques qui ont fait l’histoire du théâtre et qui, parfois, se ternissent avec l’âge. Sabine Durand ne propose pas de simples retranscriptions. Elle choisit de confronter ces oeuvres à la modernité, mêlant légende et réalité, épique et intime.
Pour ce faire, la metteuse en scène rabote le texte, supprime ou modifie certains personnages et change la structure de la fable tout en veillant à rester fidèle à l’oeuvre originale, son écriture, sa poésie.
L’histoire de Kätchen de Heilbronn fait l’apologie de l’amour absolu, passionnel et inconditionnel. Un amour d’abord unilatéral entre une jeune fille de quinze ans et un comte. Un amour rendu impossible par un père inquiet ou une prétendante malveillante. Un amour mis à l’épreuve, qui triomphera du reste du monde.
Côté scénographie, le décor est minimaliste. Néanmoins, le peu d’éléments présents sur scène suffisent à créer l’univers imaginaire de la pièce. Notons l’utilisation de la lumière pour délimiter les espaces de jeux et apporter de l’allure à la pièce.
Les costumes traduisent la volonté de la mise en scène qui allie tradition moyenâgeuse et modernité. C’est ainsi qu’un chevalier se verra fiché à la fois du casque et de la jupe ancestrale mais aussi d’un veston tout à fait actuel. Surprenant mélange qui appuie le caractère atemporel de la représentation.
On retiendra une adaptation réussie, drôle, un peu longue mais brillamment interprétée. Le texte de Von Kleist est riche et dense mais peut se révéler difficile à suivre en raison du caractère soutenu des dialogues qui requièrent notre attention de chaque instant. Le spectacle fera le bonheur des amateurs de contes romanesques dont l’amour triomphe! Un conseil cependant au spectateur non averti: s’affranchir de l’oeuvre originale au préalable est nécessaire pour saisir toute la richesse et les subtilités de l’interprétation.