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    Kasabian: 48:13

    Pour leur cinquième album studio, les britanniques ont pris le parti de ne pas s’emmerder.

    Et rien qu’en voyant le titre et la pochette, le ton est lancé : « du rose électrique acide pour te brûler les yeux et un titre d’album hyper réaliste histoire que tu ne passes pas dix ans à contempler la jaquette et à fantasmer sur le contenu », semblent-t-ils faire passer comme message.

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    Du coup, focus sur la musique.  L’album 48 :13 est sorti le 9 juin déjà chez Columbia Records avec en guest, le single Eez-eh, morceau « marketingé », tiré à quatre épingles entre le pop-rock électronique et le hip hop, aux rythmes martelants.

    Il est de ces morceaux que l’on déteste aimer et que l’on aime détester (c’est tellement profond !!). C’est surtout précisément le cas pour Eez-eh. Il donne une furieuse envie de hocher la tête et de brasser inutilement un paquet d’air à coup de pas de dance emprunté pour l’occasion au clip homonyme (pourtant élaboré dans un esprit rudimentaire… comme devait l’être la jaquette) alors que textuellement, on est assez loin des prix de littératures.

    Les dignes héritiers d’Oasis ont au moins le mérite d’annoncer la couleur : fini les influences Western Spaghetti, la ligne directrice de 48 :13 se veut nettement plus électro. C’est donc à coup de clavier, de synthé, de guitare, de basse et de batterie qu’ils font entrer le message, cette fois-ci.

    Mais si ces messieurs sont des machines à tubes, ils savent tout de même aussi faire de la musique. On retrouve ainsi, certes de façon parcimonieuse, la présence de quelques fantaisies cuivrées dans l’album (trombone, saxo et trompette notamment sur le morceau Treat).

    La bande à Sergio Pizzorno et Tom Meighan (mais pour le coup, surtout celle de Sergio seul aux commandes sur ce dernier album) ne s’est pas arrêtée en si bon chemin et a gratifié l’album de quelques vrais bons titres, dignes de leur précédente renommée acquise avec Velociraptor et West Ryder Pauper Lunatic Asylum. Ils envoient du lourd avec Bumblebee, Doomsday et Bow qui hissent haut la barre.

    C’est ce que j’appellerai un album fast food ! Pas parce qu’il est mauvais pour la santé, bourré d’anti vomitifs (la pochette le prouve !) ou de saloperies industrielles (quoique tout le monde ne sera pas de cet avis).

    Mais plutôt parce qu’on l’engloutit facilement, affamé et convaincu de son pouvoir rassasiant. Mais une fois qu’il a disparu, on regarde le plateau vide, un peu déconcerté : « quoi c’est tout ? C’est passé tellement vite ! ».

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