auteur : Bruno Fuligni
édition : Perrin
sortie : octobre 2015
genre : polar / histoires vraies
Fraîchement débarqués à l’École de police, un groupe d’étudiants suit les cours étranges du fantasque Professeur Joannon, lequel les initie à l’Histoire du crime à travers vingt récits authentiques, dans lesquels un criminel retors finit toujours par être confondu par un justicier. Alors que des meurtres sauvages entourent l’école, les élèves de Joannon devront mettre en pratique les enseignements de leur professeur pour tenter de résoudre l’affaire.
Autant le dire tout de suite, Justiciers est un livre particulièrement inégal, tantôt agaçant tantôt réjouissant. Les différentes histoires vraies de crimes odieux à travers les âges, bien qu’elles ne soient pas toutes aussi passionnantes les unes que les autres, en font la grande force. Si Bruno Fuligni – maître de conférences à Sciences-Po et spécialiste de l’histoire de la police – excelle dans le récit de ces meurtres crapuleux ou machiavéliques, en les faisant dire de manière truculente par son personnage de professeur excentrique, on ne comprend pas trop pourquoi ces histoires se suffisant à elles-mêmes doivent obligatoirement se fondre dans une intrigue-gigogne beaucoup moins maîtrisée.
Chaque chapitre se voit presque automatiquement introduite par le préambule de Joannon et surtout par l’avancée brouillonne du parcours des étudiants et de l’enquête sur les meurtres de l’École de police. Ce système ne fait qu’alourdir la lecture et donne la désagréable impression qu’un recueil de nouvelles a été maquillé en roman. Lorsque l’on arrive au dénouement de l’histoire, tout aussi bâclé, on ne peut que ressentir la désagréable impression d’avoir été floué, tant le fin mot de l’énigme semble avoir été trouvée à la va-vite, pour donner une conclusion à un intrigue-prétexte.
Si la partie polar de Justiciers est donc un ratage indiscutable, il faut néanmoins percer cette écorce rebutante pour pouvoir apprécier telles quelles les histoires meurtrières véridiques. Finalement, elles sont le contenu principal du livre et apportent l’intérêt nécessaire à la lecture de celui-ci. En quelques mots, Justiciers se résume à un magnifique cadeau très mal emballé.