Jusqu’ici tout va bien
de Mohamed Hamidi
Comédie
Avec Gilles Lellouche, Malik Bentalha, Sabrina Ouazani
Sorti le 27 février 2019
Jusqu’ici tout va bien met en lumière avec humour les préjugés liés à la banlieue mais aussi aux « bobos » des beaux quartiers parisiens. Le film de Mohamed Hamidi vous arrachera plus d’un sourire, malgré des blagues prévisibles et typiques des comédies françaises.
Fred Bartel dirige une agence de communication parisienne tendance, Happy Few, dans laquelle travaille une vingtaine d’employés jeunes et dynamiques. Lorsqu’il se fait coincer par le fisc parce que le siège de sa société est installé fictivement en zone franche (*) à la Courneuve, les contrôleurs le contraignent à installer en quelques jours ses bureaux à l’adresse de cette banlieue nord de Paris. Fred y rencontre Samy, un maître-chien phobique, qui va apprendre à toute l’équipe comment se comporter dans ce quartier inconnu. Démarrent alors des rencontres rocambolesques entre Parisiens branchés et habitants de la cité, où chacun devra faire des efforts pour cohabiter avec l’autre et revenir sur ses idées préconçues.
Encore une comédie française au titre tiré en longueur, une phrase de plus qui sonne bien mais ne veut pas dire grand-chose ? C’est ce qu’on pourrait se dire en voyant l’affiche du troisième film de Mohamed Hamidi. Pourtant, Jusqu’ici tout va bien est un clin d’œil énorme au cinéma français, une déclaration d’amour à la banlieue parisienne, où cette phrase y est quasiment une marque déposée. Et oui, c’est bien au chef d’œuvre de Mathieu Kassovitz, La Haine, qu’il fait référence. Cependant, ici il ne s’agit pas d’une histoire sombre des quartiers chauds de Paris, mais bien d’une comédie sans surprise mais avec une réelle envie de porter un message de tolérance et d’ouverture à l’autre.
Un casting qui sauve
Si le film fonctionne, c’est surtout grâce à un Gilles Lellouche irréprochable, juste et drôle comme d’habitude. Malik Bentalha apporte aussi de la fraîcheur et une vision sur la banlieue que l’on connaît mal. Grâce à lui, personnages et spectateurs découvrent les dessous de la banlieue, les mécanismes des gangs, les enfants qui zonent et tentent d’imposer leurs lois et surtout une jeunesse qui n’arrive pas à décoller. Malheureusement, les gags et dialogues liés aux préjugés entre Parisiens branchés et banlieusards manquent souvent de subtilité.
Un message politique
Alors oui, on regrette que le réalisateur soit tombé dans les clichés faciles mais c’était un joli pari que de planter son décor dans une cité. Sa vision représente malgré tout un acte politique puisque qu’il tente d’aller au-delà des stéréotypes, de dénoncer la discrimination liée à l’embauche et les idées préconçues sur ces quartiers dits « difficiles ».
(*) zone géographique présentant des avantages fiscaux : exonération d’impôts et de taxes. L’objectif est de développer l’activité économique sur un territoire jugé prioritaire par les autorités.