Jumanji : Next level
de Jake Kasdan
Aventure, Comédie
Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart
Sorti le 11 décembre 2019
Après l’agréable surprise du retour de Jumanji il y a maintenant deux ans, que vaut la suite des aventures des quatre lycéens plongés dans le jeu vidéo le plus dangereux au monde ? Sans étonnement, pas grand-chose.
Jumanji : Bienvenue dans la Jungle sort en 2017. Un sequel au légendaire film de 1995 avec Robin Williams, plus « actuelle » puisqu’on troque le jeu de plateau pour un jeu vidéo. Pour rappel, quatre adolescents que rien ne lie envoyés en retenue sont propulsés dans la cartouche. Spencer, le geek ; Fridge, le sportif ; Bethany, la populaire et Martha, l’introvertie, vont alors prendre l’apparence (et les aptitudes) de leur avatar, tous à l’opposé de leur physique et de leur personnalité. Les lycéens doivent terminer la partie au risque de périr au sein-même du jeu… Si cette adaptation semblait douteuse au premier abord, on s’est surpris à passer un bon moment avec de belles tranches de rire. Le quatuor gagnant incarné par Dwayne Johnson (le meneur charismatique), Jack Black (le cartographe pas très sportif) Kevin Hart (le zoologiste allergique aux gâteaux) et Karen Gillan (l’intrépide guerrière) a rempli les salles partout dans le monde. Carton plein oblige, une suite était à prévoir… Et notre scepticisme à son égard aura eu raison de nous.
Le plot : Spencer galère dans sa vie de jeune adulte : entre l’université, son job d’étudiant, sa rupture avec Martha, sa valise qui se casse sous la pluie (sentez donc la galère) et les retrouvailles organisées par la bande (qu’il ne semble pas vouloir revoir), l’ancien geek peine à retourner dans sa ville natale pour Noël. Des nouvelles têtes émergent : son grand-père Eddie, bruyant, tout en sarcasme et mal-en-point (incarné par Danny De Vito, qui d’autre ?) se retrouve en pleine confrontation tendue avec un ancien ami, Milo (Danny Glover). La nature de leur relation servira de sous-intrigue (et de nostalgie pour le cinéma 80’s-90’s).
Spencer, dans un élan de détresse, va alors « ressusciter » le jeu pour retrouver le sentiment de puissance symbolisé par son avatar… Martha, Bethany et Fridge inquiets de son absence comprennent que leur ami s’est mis stupidement en danger et partent à son secours. Mais – surprise ! – Bethany n’a pas été aspirée et les deux amis doivent se coltiner à sa place le papy grincheux de Spencer et la lenteur de Milo. Avec les avatars complètement mélangés – à l’exception de Martha -, cette nouvelle bande va devoir retrouver Spencer et survivre à ce nouveau monde désertique et montagneux.
Décors différents, nombreux body swaps, apparition de nouveaux personnages… Tous ces ingrédients ne suffisent pas à nous duper d’un manque de créativité flagrant : Jumanji : Next Level repose sur la même recette que son prédécesseur et livre un résultat plutôt fade. Si les personnages restent sympathiques dans l’ensemble et la présence d’Awkwafina (Crazy Rich Asians) donne un peu de fraicheur, la tension des scènes d’action ne se fait jamais ressentir et l’humour gras omniprésent mis en place spécialement pour/par Danny de Vito (qui aurait mieux fait de rester dans les années 90 pour le coup) gâche la bonne humeur du premier volet. Quant à la relation et les différends entre Milo et Eddie – sous-intrigue hors-propos qui vient ponctuer le récit -, elle tombe comme un cheveu dans la soupe et nous laisse de marbre. À éviter.