De Laurence Bibot, Dominique Bréda, Marie-Paule Kumps, Myriam Leroy, Riton Liebman, Sébastien Ministru, Alex Vizorek, Delphine Ysaye, idée originale et mise en scène de Nathalie Uffner, avec Myriem Akheddiou, Julie Duroisin, Stéphane Fenocchi, Emmanuelle Matthieu, Aurelio Mergola, Bwanga Pilipili et Pierre Poucet
Du 4 décembre 2014 au 10 janvier 2015 à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or
Dans les transports bruxellois, tout va si bien qu’un soir de réveillon le métro tombe en panne et se transforme en véritable prison pour 7 personnages. Coincés dans la rame depuis deux heures, ils commencent à s’impatienter d’autant plus qu’il y a un truc qui pue la mort et qu’une vieille, fille illégitime de Monsieur Beulemans et Sandra Kim, commence à rigoler de manière franchement pas nette. Alors l’espace d’1h30, vous n’aurez d’autre choix que de voir sous vos yeux ébahis cette prison se transformer en dancefloor.
Il fallait être le TTO pour programmer un truc pareil – dites truc avec un accent bien bruxellois et toute la bienveillance du monde – et on les en remercie. Mettez 7 personnages qui pètent les plombs dans une rame de métro aux mains de 8 auteurs pas plus droits dans leurs bottes et il y a de quoi perdre quelques boulons dans le processus. Mais bon dieu, que c’est bon ! Le projet de Nathalie Uffner et Dominique Bréda était pourtant simple : confier la rédaction d’un texte suivi à 8 allumés du stylo qui se sont passés le manuscrit de main en main pour finalement nous régaler de ce Juke Box. Sébastien Ministru, Laurence Bibot, Myriam Leroy, Riton Liebman et autres se sont prêtés au jeu, et voilà !
Le tout démarre en une véritable explosion de gags et de blagues bien belges. Les personnages sont chacun une représentation d’un type de belge ou plus spécifiquement de bruxellois : le flamand avec son accent délicieux, la comédienne complètement bobo, la black qui kiss grave, la tata à Dalida, etc. Juke Box est la preuve sur scène que le Belge a de l’humour, sait se moquer de lui-même, et en plus y prend un malin plaisir. Et pour rire, dans la salle, ça rit. Entraînant, peps et rythmé au possible, Juke Box remplit son contrat de comédie pop sauce andalouse (sur le côté s’il vous plaît) où ça saute, ça chante, ça danse et ça cri(s)e.
Traversé par un petit moment de battement dû au fait que le rythme installé dès le départ est extrêmement soutenu, Juke Box finit à un moment par plafonner. La pièce s’en sort finalement assez bien grâce à une intrigue qui, même si secondaire, rattrape ce petit flottement. Les principaux ingrédients restent bien entendu le gag, l’humour et la musique. Et malgré ce petit moment où l’énergie retombe un peu, les comédiens portent avec une énergie folle ce chaos savoureux. Certes, certains personnages et comédiens vous sembleront plus convaincants que d’autres mais l’ensemble fonctionne très bien.
Le tout est porté – on ne nous a pas menti – par des chansons entraînantes qui viennent rythmer le récit. De Prince à Queen en passant par Plastic Bertrand, le répertoire est vaste et flamboyant même si les chansons auraient mérité d’être coupées plus vite au risque de perdre un peu de souffle. Mais rien ni personne n’est parfait et des petits détails comme ça ne nous ferons pas bouder notre plaisir. Et du plaisir, Juke Box nous en sert en veux-tu en voilà. Car comme le dit si bien Kurt, un peu de pop music et tout va mieux.