Journal d’un tueur sentimental de Luis Sepulveda
Mise en scène de Nicolas Swysen avec Gilles Poncelet
Du 7 au 17 mai 2014 au café-théatre Le Jardin de ma soeur
Arrivé dans un petit café pour on ne sait quelles raisons, un tueur à gages nous raconte les six jours qui ont bouleversé sa vie. Il était alors épris d’une belle française, et même si dans son métier une des règles d’or est d’être et de rester seul, il y a un grand pas entre la théorie et la pratique. Au même moment, on lui proposait un contrat. Rien d’anormal en apparence ; une cible, une enveloppe, une photo dans l’enveloppe, et pas d’autres indications. Mais le visage sur cette photo-ci lui collait un fort pressentiment.
C’est avec ces deux affaires sur le coeur et les bras, que notre tueur va se perdre petit à petit dans les recoins de sa conscience et dans les villes du monde entier. Tout cela, il nous le raconte franchement, sans précaution de langage ni détour.
Le spectacle se joue au café-théâtre Le Jardin de ma soeur. Si vous ne le connaissez pas encore, ce lieu mérite que vous y fassiez le détour. Dans cet estaminet bruxellois ne comptant pas plus d’une vingtaine de places assises, on s’assoit les uns à côté des autres, on fait connaissance avec ses voisins de table en buvant un coup et on plaisante avec le patron si il le veut bien.
Puis les lumières s’éteignent, la mère du patron condamne l’entrée du café en s’installant contre la porte, et le spectacle débute. Que ce soit avant, pendant ou après le spectacle, l’ambiance y est très conviviale, et c’est typiquement le genre de lieu dans lequel les gens reviennent de temps en temps avec l’assurance de passer une soirée sympathique, quelle que soit la qualité du spectacle.
Dans Journal d’un tueur sentimental, le comédien Gilles Poncelet nous raconte son histoire en faisant les cents pas dans le bistrot, en jouant du piano dans les moments dramatiques et sans hésiter à s’appuyer sur les spectateurs pour se faire comprendre. Et, malgré quelques maladresses de diction, il réussit à nous tenir en haleine avec un texte qui sent bon les films policiers français des années 60-70 et les aventures de San Antonio par son vocabulaire fleuri.