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    La jeunesse en révolution au Festival Millenium

    Avec les documentaires Marzia My Friend et My Buddha Is Punk, nous retiendrons de ce premier jour de Festival les rêves d’une jeunesse engagée et le combat pour leurs droits.

    Le public s’est malheureusement montré timide pour la diffusion de ces deux documentaires. Petit rattrapage avec Le Suricate.

    Marzia My Friend

    C’est un récit touchant que nous raconte la journaliste finlandaise Kirsi Mattila avec Marzia My Friend. Venue en Afghanistan pour former des journalistes locales, elle se lie d’amitié avec une de ses « élèves », Marzia. La jeune afghane souhaite vivre dans une société libre, égale et rêve d’une grande carrière en politique. Emue par ses rêves, Kirsi décide de la suivre pendant plus de quatre ans, sur place mais également par correspondance. Leurs échanges écrits défilent à intervalles réguliers : des respirations dans le récit qui font du bien.
 « Je ne supporte plus les règles pour les femmes régies par la société afghane », « si une femme choisit elle-même son mari, ça fait jaser », « après le mariage, les femmes ne sont plus censées travailler ». Marzia s’exprime avec douceur mais indignation. Elle a choisi d’être en couple avec un de ses collègues. Ouvert d’esprit, il accepte que sa future épouse garde son travail, une situation rare en Afghanistan. Malgré l’état de guerre dans laquelle est plongé le pays, la vie semble belle et prometteuse pour Marzia. Mais au fur et à mesure du documentaire, nous déchantons. La situation amoureuse et professionnelle de Marzia se détériore, elle reçoit même des menaces nuisibles au déroulement du tournage.

    A la fin de ces quatre ans, Marzia n’aura pas atteint ses objectifs de départ. La frustration nous pique les yeux. A cause de la pression familiale et de la société, elle aura mis ses droits et ses envies de côté. Mais Marzia reste un symbole de la lutte pour les droits des femmes. Une lutte qui peut sembler inutile dans un pays dévasté par les attentats mais comme le disait la jeune afghane, une femme égale à un homme ne diminue pas l’homme mais l’augmente.

    Si vous êtes touchés par cette problématique, le Festival Millenium propose également No Land’s Song, un documentaire sur les femmes d’Iran qui n’ont plus le droit de chanter en public. A découvrir le 22 mars au Cinéma Galeries.

    My Buddha Is Punk

    Passons maintenant de la voile à la crête avec My Buddha Is Punk. Le cinéaste allemand Andreas Hartmann nous relate l’histoire originale d’un jeune birman de 25 ans prénommé Kyaw Kyaw. Comme Marzia, il s’oppose au système de son pays, où les droits de l’homme sont bien trop souvent bafoués. Pour montrer son désaccord et son engagement, il le fait de manière non-conventionnelle, à travers sa propre philosophie liant le bouddhisme la culture punk.
 Nous découvrons une petite communauté de jeunes aux cheveux teintés, maquillés, tatoués et percés. En plus de chanter leur ras-le-bol de la junte militaire, de la guerre et du sang, ils confectionnent des vêtements de style punk pour faire vivre leur collectif et propager leurs idées. Nous suivons Kyaw Kyaw en répétition musicale, en train d’écrire ses textes, en discussion avec ses amis ou de parfaits inconnus… Aucune voix off ne vient interrompre son quotidien. Nous nous attachons à ce personnage mais avons cette amère impression que son engagement se limite à des paroles et à sa communauté. Nous restons sur notre faim.

    Heureusement pour nous, une interview du réalisateur est programmée après la séance. Il est bientôt minuit, quelques spectateurs courageux sont encore présents pour l’écouter et lui poser des questions. 
Il nous explique entre autres que l’absence de voix off vient de sa volonté de vouloir découvrir, d’observer, de laisser vivre. Sa rencontre avec Kyaw Kyaw a été facile et rapidement acceptée par le groupe des punks. Nous découvrons d’autres facettes de ce personnage à travers les mots d’Andreas Hartmann : la famille du jeune birman (qui n’a pas voulu être filmée) n’acceptait pas sa philosophie mais a fini par le soutenir (malgré un père policier !) ; après le tournage, Kyaw Kyaw et ses amis ont commencé à préparer des repas pour les servir aux sans-abris, … Le jeune birman va en fait bien au-delà des paroles. Quand nous demandons au documentaliste où il voit Kyaw Kyaw dans cinq ans, il nous répond en riant « Peut-être président ? Je suis sûr qu’il va se passer quelque chose de grand pour lui mais je ne sais pas quoi ! ».

    C’est une première et longue journée qui s’achève sur cette note positive. Restez avec Le Suricate pour la suite du Festival Millenium !

    Uyen Vu
    Uyen Vu
    Journaliste du Suricate Magazine

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