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    Je suis un poids plume, quand le phoenix renait de ses cendres

    De Stéphanie Blanchoud, mise en scène de Daphné D’Heur, avec Stéphanie Blanchoud. Du 6 au 18 novembre 2018 au Théâtre des Martyrs.

    Comment survivre après une rupture douloureuse ? Stéphanie Blanchoud, actrice principale de l’excellente série belge Ennemi Public, nous livre son expérience personnelle dans ce « seul en scène » d’une heure. Puissant et poignant. 

    Février 2012, la rupture. Entre les affaires à partager et les clés de l’appartement à rendre, nous assistons aux querelles d’un couple qui se déchire définitivement. Blessée et trahie, c’est à travers la boxe que Stéphanie Blanchoud exorcise petit à petit sa rage et apprend à se surpasser lors de chaque entrainement. La scène est le ring, le ring est la scène, nous sommes plongés dans la psyché de la comédienne, dans ses combats de boxe et de reconstruction. Témoins de ses instants de vie quasi universels, il devient impossible pour les spectateurs de rester de marbre et de ne pas s’identifier, la gorge serrée, à ses propres souffrances et questionnements. 

    Touchante, inspirante et drôle, l’actrice nous tient en haleine pendant une heure. Je suis un poids plume, ce sont soixante minutes intenses et sportives qui entremêlent amertume, sarcasme, colère, tristesse et surtout, beaucoup de frissons. En à peine une heure, Stéphanie Blanchoud, véritable caméléon, nous résume cinq années de lutte, de renaissance et se met à nu pour nous dévoiler la puissance de son jeu d’actrice (et de ses talents de boxeuse). Un jeu juste avec des mots justes qui ne tombent jamais dans les clichés et le mélodrame. 

    Dans un décor sobre meublé d’un unique sac de frappe, la musique et les jeux de lumière viennent sublimer les scènes fortes en émotion. 

    À coups de punchlines incisives et de sueur, on ressent la fierté de la comédienne d’avoir survécu et grandi de cette expérience. On ressent toute la reconnaissance et l’amour qu’elle porte désormais à la boxe. On ressent… comme une envie d’enfiler des gants et de pousser la porte d’une salle de boxe. 

    Uyen Vu
    Uyen Vu
    Journaliste du Suricate Magazine

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