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    Jamais, toujours, parfois : sans filet, Anna s’écrit une nouvelle vie

    Jamais, toujours, parfois est une pièce écrite par l’Australienne Kendall Feaver. Remplie de « grandes, grandes idées », elle explore la relation mère-fille, dans un contexte de maladie mentale. Dès l’âge de 6 ans, Anna, petite fille suicidaire, a été prise en charge par une psychiatre réputée qui a dû lui administrer sept traitements avant de trouver le bon. Mais était-ce le bon ? A 18 ans, Anna remet en question son cocktail quotidien de médicaments. Avide de liberté, elle envisage de partir en Nouvelle-Zélande et d’exercer le métier d’écrivaine. Cette décision bouleverse sa mère, Renée, qui la surprotège, mais aussi son entourage, dont son petit ami Oliver, et sa psychiatre Vivien, avec qui elle entretient un lien fort. Capucine Duchamp livre une prestation impressionnante, occupant la scène avec brio pendant deux heures.

    Dès l’âge de huit ans, Anna écrivait déjà des histoires, comme en témoignent les cahiers conservés par Renée. Obsédée par la mort, son style n’était pas celui d’une si jeune fille. Aujourd’hui Anna aspire à une carrière d’écrivaine. Parfois modeste, manquant de confiance en elle, la jeune fille est aussi souvent agressive, blessante et irascible.

    Anna découvre que Vivien a publié un livre traitant de sa maladie dans lequel l’héroïne, Meredith, est une jeune fille qui écrit des histoires. En réalisant qu’elle en est l’inspiration, Anna s’exclame : « Ça fait des semaines que je lutte pour écrire une phrase cohérente alors qu’en fait, je suis déjà publiée ». Brillante, elle fait aussi preuve d’un humour acerbe. 

    Confrontée à la page blanche, elle est persuadée que ses médicaments en sont responsables. En dépit de l’avertissement de Vivien qui anticipe une grave dépression, Anna arrête son traitement. Cette décision tend les relations avec ses proches. Oliver, déjà accaparé par son père mal en point, met fin à leur relation, et Anna se dispute régulièrement avec Renée.

    Cette pièce captivante, brillamment mise en scène par Magali Pinglaut, éclaire les difficultés relationnelles au sein des familles touchées par la maladie mentale. C’est un sujet rarement abordé sur scène, pourtant de nombreux jeunes souffrent de troubles psychiatriques. Une initiative louable portée par d’excellents acteurs, avec une mention spéciale pour Capucine Duchamp, qui interprète son premier rôle au théâtre.

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    De Kendall FeaverMise en scène de Magali PinglautAvec Anne-Claire, Capucine Duchamp, Sigfrid Moncada, Isabelle PaternotteDu 10 septembre au 27 septembre 2024Au Théâtre de Poche Jamais, toujours, parfois est une pièce écrite par l’Australienne Kendall Feaver. Remplie de « grandes, grandes idées », elle explore la relation mère-fille, dans un contexte...Jamais, toujours, parfois : sans filet, Anna s’écrit une nouvelle vie