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    Jacques Ferrandez : L’Hôte & L’Etranger d’Albert Camus

    La galerie Champaka, située à deux pas du petit Sablon, sert d’écrin à la présentation de splendides planches originales, morceaux choisis sans phylactères représentants les moments forts d’une nouvelle et d’un roman mythiques d’Albert Camus : L’Hôte et L’Étranger.

    L’Hôte est une des nouvelles publiées par Camus, dans un recueil qui en compte six, intitulé L’Exil et le Royaume. Ce récit se déroule au milieu du désert et raconte un épisode de la vie d’un instituteur français né en Algérie qui est chargé de convoyer un assassin dans une autre ville pour le remettre aux autorités. L’Étranger, quant à lui, est un roman qu’on ne présente plus. Paru en 1942, il fait partie du « cycle de l’absurde » comme le nommera lui-même l’auteur, association de quatre œuvres littéraires écrites par Camus. L’histoire prend elle aussi place en Algérie et raconte comment un homme ayant une vie absurde, commet un crime absurde et écope d’une sentence absurde.

    Jacques Ferrandez a su adapter avec justesse ces deux œuvres d’Albert Camus à travers deux bandes dessinées où l’on retrouve de magnifiques planches dont les originaux sont exposés à la vente pour la première fois dans cette petite galerie qui s’étire sur deux étages d’une vieille maison bruxelloise. Les tableaux réalisés en utilisant la technique mixte de l’aquarelle et de l’encre sont très bien mis en valeur par un éclairage adapté et un décor épuré. Les œuvres proposées révèlent un soin particulier : les aquarelles sont superbes et quand on y regarde de plus près, elles révèlent un luxe de détails impressionnant. Elles attestent du grand talent de leur auteur, précis à l’extrême, et qui insère un peu de son âme dans ses réalisations.

    On comprend alors que le choix de ses deux histoires n’est pas anodin, l’artiste lui-même est en réflexion sur la place que l’on occupe dans le monde. Une question que l’on s’est tous posée au moins une fois. Une question que l’on se pose de plus en plus souvent quand on constate combien le monde peut être absurde…

    Même si vous n’avez pas les moyens de vous offrir un de ces originaux, un passage dans cette galerie vaut le détour parce que ces planches sont réellement belles et touchantes. Et pour ceux que ça intéresse vraiment, les bandes dessinées sont publiées chez Gallimard !

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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