Jack Reacher : Never Go Back
d’Edward Zwick
Thriller, Action
Avec Tom Cruise, Cobie Smulders, Danika Yarosh, Robert Knepper
Sorti le 09 novembre 2016
Jack Reacher, ancien policier militaire, se rend dans son ancienne base pour dîner avec Susan Turner, sa remplaçante. À sa grande surprise, il constate que cette dernière a été arrêtée pour trahison, ce qu’il ne peut concevoir et le pousse donc à mener l’enquête.
Christopher McQuarrie, réalisateur du premier opus étant occupé sur le prochain Mission impossible (devenant ainsi le premier réalisateur invité à rempiler sur la saga), il laisse donc les rênes de cet épisode à Edward Zwick (Le dernier samouraï, Blood diamond). Autant l’avouer tout de suite : en lui-même Jack Reacher 2 constitue un divertissement assez honnête, mais déçoit principalement en tant que suite. Constitué en grande partie d’une course-poursuite sans réel temps mort, le long-métrage compense l’usage de clichés antédiluviens par son rythme effréné et présente des scènes d’actions lisibles. Toutefois, la mise en scène passe-partout d’Edward Zwick, loin d’être déshonorante, manque d’impact, mais surtout d’une identité visuelle forte. À cela vient s’ajouter le traitement peu abouti du héros.
Dans le premier épisode, Jack se révélait sûr de lui, tout en étant particulièrement mystérieux. Le minimum syndical d’informations sur son passé, adjoint au fait qu’il ne semble observer une pause dans son errance que dans le seul but d’achever sa mission, sans se préoccuper du reste, conférait au personnage une certaine aura, qui n’était pas sans rappeler celles de plusieurs figures majeures du western, dont l’homme sans nom de la trilogie du dollar de Sergio Leone. Ironiquement, c’est de cette particularité que naît l’un des défauts majeurs de la suite.
Jack s’y voit adjoindre deux compagnons de fuite, à savoir une major et une adolescente. Cette présence tend à faire ressortir chez lui un début de sentiments, qui semble le dépasser. L’idée de départ, au demeurant intéressante, aurait pu mettre à jour les fêlures de celui qui jusqu’à présent ne semblait se comporter que comme une machine solitaire. Las, l’exécution est si maladroite qu’au lieu de mettre en lumière l’humanité du personnage, elle ne fait que contrer sa première caractérisation, ce qui finit par le transformer en héros lambda de film d’action. Pire, le procédé le vide de sa principale substance. Or, si l’on enlève ce qui en faisait tout le sel, il finit par ne plus rester grand chose.
L’interprétation d’un Tom Cruise visiblement fatigué ne viendra pas sauver les meubles et ce n’est pas ses nouveaux acolytes, aux rôles si superficiels qu’ils en deviennent presque inutiles, qui viendront apporter un tant soit peu de profondeur à un récit trop balisé pour pleinement convaincre, malgré une ou deux tentatives bienvenues de détourner les clichés du genre.
En espérant que cette suite en demi-teinte ne marque qu’un court essoufflement dans la carrière d’action star de Tom Cruise et non sa fin prématurée. Attendons la sortie du prochain Mission impossible pour réellement nous faire un avis sur la question.