Ismolène & Chipolata : Thelma & Louise version canine

Titre : Ismolène & Chipolata
Texte : Ludovic Flamant
Dessin : Sara Gréselle
Éditeur : Versant Sud
Date de parution : 18 octobre 2024
Genre : Livre illustré

Véritable petit bijou, Ismolène & Chipolata est un album jeunesse plein d’humour, d’intelligence et de fantaisie. Librement inspiré du film culte Thelma & Louise de Ridley Scott (1991), il met en scène deux petites chiennes avides d’horizons nouveaux. Leur road trip, jalonné de péripéties haletantes, les amène à goûter une liberté nouvelle, loin de leurs maîtres respectifs. Une ode à l’amitié et à la liberté pour les enfants dès 6 ans.

Deux petites chiennes en vadrouille

Ismolène est une chienne de concours. Elle a de longs poils que ses maîtres peignent avec soin. Chipolata, sa voisine, est une chienne courte sur pattes. Elle s’ennuie car son maître ne s’occupe plus beaucoup d’elle. Lassées de leur routine quotidienne, les deux amies décident de fuguer en voiture pour aller voir la mer. Mais leur périple ne sera pas de tout repos…

Des clins d’œil à la culture populaire

Comme Thelma & Louise, Ismolène & Chipolata est l’histoire d’une amitié entre deux acolytes très différentes qui rêvent d’émancipation, en même temps qu’un road trip riche en péripéties. Les références au film sont nombreuses, de même que les clins d’œil à la culture populaire des années 1970 à 1990. Le livre a ainsi une bande-son, sauf qu’il ne s’agit pas de comptines pour enfants mais de titres comme Autobahn de Kraftwerk ou On the road again de Canned Heat. De plus, pour le plus grand plaisir des lecteurs adultes, la page de garde parodie des pochettes de vinyle en mode canin (« Hotel Canichfornia », « Bones N Roses »…). Le graphisme est d’ailleurs ingénieux jusque dans les moindres détails, avec une quatrième de couverture qui intègre le prix du livre et son code-barres… dans un panneau de signalisation intégré au décor.

Un cocktail réussi

Au-delà de son thème, Ismolène & Chipolata s’inspire aussi du cinéma par sa forme. Ludovic Flamant explique s’être inspiré de l’écriture de scénarios de films pour donner une place centrale à l’action et aux dialogues dans l’album. Les échanges du tac au tac et pleins d’humour entre les deux chiennes ne sont pas sans faire penser aux dialogues des films hollywoodiens. Cet effet est renforcé par l’utilisation de bulles sans contours, à la frontière entre la BD et l’album. Et si tous ces procédés pourraient faire craindre un album jeunesse « écrit pour les adultes » plutôt que pour les enfants, il n’en est rien. Le livre fonctionne très bien avec les jeunes lecteurs grâce aux aventures surprenantes, drôles et bien rythmées, des deux héroïnes. En plus de leurs personnalités attachantes, les petites chiennes sont représentées de manière amusante et tendre à travers des illustrations au crayon, coloriées à l’aquarelle. Une technique déjà utilisée avec bonheur par Sara Gréselle dans Le sourire d’Yvon Quokka, un autre coup de cœur de la rédaction.

L’album présenté par ses concepteurs