Irish Coffee, un nom qui résonne pour les amateurs de rock les plus aguerris comme un synonyme de qualité. Auteur début des années 70 d’un album et de plusieurs 45 tours, il n’avait pas manqué grand-chose pour que le groupe monte sur le podium de la gloire. Arrêté suite à un accident tragique en 1974, Irish Coffee revit depuis quelques années sous l’impulsion du seul membre d’origine présent dans le groupe aujourd’hui: William Souffreau. Le Suricate a pu lui poser quelques questions au guitariste chanteur qui a la musique dans la peau.
Bonjour William, tout d’abord, la question habituelle, pouvez-vous vous présenter en quelques mots, ainsi que votre groupe Irish Coffee?
Le groupe est né en 1970 à partir du groupe de reprise The Voodoo. Notre premier single, Masterpiece, a été un petit hit et notre label Américain nous a alors demandé d’enregistrer un album. Ensuite, nous avons fait pas mal de chouettes concerts en Belgique et à l’étranger, en tant que première partie de groupes connus comme Chicken Shack, Golden Earring, etc…Par la suite, nous avons encore enregistré quelques 45 tours puis le groupe c’est arrêté en 1974.
Avant Irish Coffee, vous avez joué dans pas mal d’autres groupes (The Blue Jets, The Mings, The Four Rockets,…) Etes-vous particulièrement fier d’un de vos anciens groupes ou d’un de leurs enregistrements dont vous pourriez un peu nous parler?
Avant Irish Coffee, je n’ai joué uniquement que dans des groupes de reprises et on ne pensait pas encore à l’époque à enregistrer nos propres morceaux. Il n’y a qu’avec The Four Rockets qu’on a enregistré un single en 1966, intitulé Mademoiselle / The Place Where She Lives
Pour en revenir à Irish Coffee, quel était votre ambition en créant le groupe ? Faire de la musique entre amis ou aviez-vous plus d’ambition?
Avant que The Voodoo et Irish Coffee ne soient fondés, je jouais le rôle d’organiste, de bassiste et de batteur dans l’orchestre accompagnant Rocco Granata (Ndlr : Rocco Granata est un chanteur-compositeur belgo-italien, voir son site http://www.roccogranata.be/). C’est là que j’ai eu l’idée de fonder mon propre groupe, qui serait plus axé vers le rock, dans le style de Deep Purple, Led Zeppelin, etc… Nous n’avions pas vraiment d’ambitions, on voulait simplement composer du bon rock qu’on aurait du plaisir à jouer.
Quelle était votre principale inspiration? Vos principales influences?
En dehors de Led Zeppelin et de Deep Purple, c’était The Beatles, les Stones, Ten Years After et les Who qui étaient nos principales sources d’inspiration, mais nous interprétions encore beaucoup de morceaux rock’n’roll des années 50 d’Elvis, Eddy & Buddy, car c’était les premiers artistes qui nous avaient influencés.
Quel est votre plus beau souvenir avec Irish Coffee pendant les années 70?
Sans aucun doute de pouvoir donner des concerts là où je n’avais jamais pu jouer avant, comme aux Pays-Bas ou en France. Les émissions Tv et radio furent également une bonne expérience, comme par exemple l’enregistrement à Paris d’un concert pour la BRT et la RTBF (qu’on ne peut malheureusement plus trouver sur internet) Evidemment, l’enregistrement du LP de 1970, qui est d’ailleurs maintenant un collector et est toujours réédités régulièrement sur de nouveaux labels, ce qui maintient encore un peu en vie le passé du groupe.
Le groupe c’est brusquement arrêté en 1974 pour de tragiques raisons. Qu’est-ce qui vous a motivé à reformer le groupe en 2004 ?
Nous avons laissé pendant longtemps le passé derrière nous, mais nous nous sommes sentis à nouveau enthousiastes pour faire quelque chose ensemble. Cet enthousiasme a grandi lorsque Rockpalast WDR (ndlr : une célèbre émission de rock en Allemagne, retransmettant des lives de groupes rock) nous a demandé d’enregistrer un live à l’Harmonie Club à Bonn. Nous avons ensuite enregistré un deuxième album, composé à partir de vieux enregistrements, mais également avec de nouvelles compositions.
Entre 74 et 2004, vous n’avez jamais vraiment quitté le monde de la musique, vous avez même ouvert pour les Kinks, quel souvenir en gardez-vous?
Oui, c’était une chouette expérience, d’autant plus que les Kinks ont toujours été mon groupe favori. Ma carrière solo pendant ces années a été très agréable, car j’ai pu jouer également mes autres chansons, qu’elles soient blues ou folk.
En 2013 puis 2015, Vous avez enregistré 2 nouveaux albums avec Irish Coffee (Revisisted et When the Owl cries), que pouvez-vous nous dire de ces deux albums?
Avec ces enregistrements, je me suis plus concentré sur mon jeu de guitare et j’ai donné ainsi à Irish Coffee un autre visage. C’est devenu plus du rock/ blues, ou du power rock. Les nouvelles chansons sont plus concises, plus dures, mais en concert, nous continuons à jouer les vieux morceaux pour faire plaisir à nos fans qui les réclament.
Quel regard portez-vous sur la scène belge actuelle? Y a-t-il un groupe que vous conseilleriez à nos lecteurs?
J’ai toujours été fan de musique anglophone et j’ai donc principalement suivi cette scène. Comme je ne vais jamais voir de groupes belges en live, c’est vraiment difficile pour moi de faire un choix. Mais si je devais quand même citer deux noms : Dans Dans et Triggerfinger
Quels sont vos futurs projets?
Il y aura un cinquième album, et j’espère que celui-ci verra le jour en 2017, si tout va bien. Nous espérons bien faire quelques sympathiques concerts, et également pouvoir tourner à l’étranger.
Finalement les connaisseurs savent que vous faites une musique de qualité, mais pas le grand public. Est-ce que cela vous dérange ou regrettez-vous de ne pas avoir plus percé malgré votre talent?
Il faut un peu de chance pour être connu dans ce petit pays avec cette sorte de musique, mais ce n’est de toute façon pas ce que je veux. Les choses tournent comme je le voudrais, je fais mon propre chemin, mes propres choix et prend mes propres décisions, je suis vraiment un homme heureux.
Si vous deviez résumer votre vie en un seul titre de votre répertoire, lequel serait-ce ?
Love Life !