Aujourd’hui, jeudi 30 avril, nous fêtons la journée internationale du jazz. Une journée qui promet de bien jazzer !
Si le jazz est rapidement devenu un pilier monumental de la musique aux Etats-Unis, il a tardé à être officiellement considéré comme un véritable genre musical en Belgique. Malgré les efforts des clubs des grandes années du jazz dans les années 1930, 1940, 1950, du grand nombre de concerts et de la popularité fulgurante qu’a connu cette musique, il faut attendre la fin des années 1950 pour que le jazz soit officiellement reconnu en Belgique.
Le jazz est par essence un véritable symbole de liberté. Il a été un moyen de promouvoir la mixité des populations noires et blanches aux Etats-Unis, de lutter contre les discriminations et le racisme. Le jazz est un genre musical qui a bousculé toutes les règles et habitudes. Rappelez-vous, le jazz est interdit dans les pays occupés pendant la seconde guerre mondiale, car synonyme de liberté, de rébellion, de dépravation, bref, tout ce qui ne plait pas à l’occupant. Le jazz a évolué dans un contexte pétri par de multiples mutations, qu’elles soient sociales, économiques ou politiques. En traversant le 20e siècle, le jazz s’est construit et a profondément marqué toute une époque.
Encore aujourd’hui, cette musique est utilisée pour transmettre un message de paix, d’égalité, de dialogue entre les cultures et ethnies.
C’est pour ces raisons là qu’en novembre 2011, l’UNESCO décide d’instaurer cette journée internationale du jazz. C’est un bel hommage rendu au jazz.
Les personnalités qui dirigent et président cet évènement ne sont autres que le Directeur Général de l’UNESCO, Irina Bokova et le pianiste et compositeur Herbie Hancock, également directeur du Thelonious Monk Institute of Jazz.
Le but de cette journée est de célébrer le jazz dans le monde entier et de rassembler le plus de monde possible autour de cette passion que peut rapidement devenir le jazz.
En 2012, l’International Jazz Day s’est manifestée en trois temps : le jazz a d’abord été célébré toute la journée au siège de l’UNESCO à Paris, puis un concert a eu lieu sur la place « Congo Square » à la Nouvelle-Orléans, lieu symbolique de l’histoire du jazz et enfin, un concert s’est tenu dans le Hall de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York.
Depuis 2012, les festivités se déplacent de capitale en capitale. Ainsi, en 2013, la 2e Journée Internationale s’est déroulée à Istanbul. L’évènement s’est ensuite déplacé à Osaka en 2014 pour finalement atterrir à Paris en 2015. Les réjouissances s’accompagnent en général de nombreux concerts, expositions, conférences, débats et projections sur différentes thématiques liées au jazz bien évidement.
De très nombreux jazzmen de grandes renommées sont abonnés présents à cet évènement.
L’année dernière, à Osaka, la journée a commencé par un hommage rendu à Louis Armstrong avec la belle interprétation de West End Blues par deux artistes japonais. Les thèmes abordés sont le jazz, les droits de l’Homme, la paix, la diplomatie culturelle et les participants sont des jazzmen comme Dee Dee Bridgewater, Herbie Hancock ou encore Marcus Miller. Ces activités diverses sont rendues accessibles au plus grand nombre grâce à des diffusions en direct. Le concert « mondial » réunissant une tête d’affiche étourdissante, des dignitaires de l’UNESCO, du gouvernement japonais et même des astronautes de la Station Spatiale Internationale (dans un message vidéo), a été retransmis en direct et suivi par des millions de personnes à travers le monde.
2015 est l’année de la capitale française. Cependant, ne soyez pas déçus, la Journée est fêtée dans tous les pays membres des Nations Unies de l’UNESCO.
Sachez que la Belgique a toujours été une terre de jazz et qu’elle répondra à l’appel. Attendez-vous à des concerts improvisés un peu partout à Bruxelles : la capitale s’agitera au rythme du jazz.
C’est l’association de musiciens de jazz belges « Les Lundis d’Hortense » qui s’occupe de l’organisation de cette journée en Belgique. Poursuivant fidèlement l’entreprise des clubs comme le Hot Club de Belgique ou l’Onyx Club de Belgique, Les Lundis d’Hortense ont pour but principal la promotion ainsi que la diffusion du jazz belge et de ses musiciens. L’association a été fondée en 1976 par un groupe de musiciens. Actuellement, le Conseil d’Administration est toujours constitué de jazzmen professionnels.
Ce jeudi 30 avril est également la journée de la sortie officielle du Real Book Belge. Cette sortie est parrainée par la Fédération des Jeunesses Musicales de Wallonie-Bruxelles, les Lundis d’Hortense et Noodik Productions.
Dans les années 1940, les musiciens américains réunissent dans des Fake Books les standards de jazz. Ces recueils sont illégaux mais très utilisés à l’époque. Les Fake Books permettent aux musiciens d’improviser sur n’importe quel standard et sont également très pratiques pour l’apprentissage du jazz. Dans les années 1970, la réputée Berklee College of Music of Boston décide de publier The Real Book. Le Real Book est aujourd’hui en quelques sortes le détenteur du répertoire classique de jazz.
Le Real Book Belge poursuit le même objectif pédagogique que son grand frère américain. Il s’adresse principalement aux élèves des académies de musique, des conservatoires, aux musiciens autodidactes, amateurs, professionnels, belges ou étrangers. Les œuvres compilées dans ce recueil proviennent de compositeurs belges de jazz et de musiques contemporaines. La deuxième mission visée par les associations parraines est la conservation et la diffusion de ce patrimoine musical belge.
A l’occasion de la Journée Internationale du Jazz ainsi que de la sortie officielle du Real Book Belge, une soirée de concert aura lieu ce soir, à la Jazz Station, lieu mythique du jazz en Belgique. La soirée sera dans un premier temps animée par Thomas Mayade et son sextet, formé spécialement pour l’occasion, et s’achèvera sur une large Jam Session réunissant tout ce qui se fait de mieux en jazz belge.
Pour plus d’infos, vous pouvez consulter la page Facebook de la Jazz Station en cliquant ici.
