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    « Instinct de survie », white shark vs lovely Blake

    the shallows affiche 2

    Instinct de survie
    de Jaume Collet-Serra
    Thriller, Epouvante-Horreur
    Avec Blake Lively, Angelo Lozano Corzo, Jose Manuel Trujillo Salas
    Sorti le 3 août 2016

    Sur une plage presque inaccessible d’Amérique Latine, Nancy Adams enfile sa combinaison pour surfer. Alors que tout se passe pour le mieux, la jeune étudiante en médecine est attaquée par un grand requin blanc. Arrivant de justesse à rejoindre la partie émergée d’un rocher, elle se retrouve coincée à une centaine de mètres de la plage. Grièvement blessée à la jambe, Nancy va devoir user d’ingéniosité pour fausser compagnie au squale.

    Quarante années après la sortie du film Les Dents de la mer (Jaws dans sa version originale), le requin a eu le temps de faire son petit bonhomme de chemin dans le paysage cinématographique. Si certains ont su profiter de l’aura horrifique du prédateur des mers comme Renny Harlin (Peur Bleue) ou Chris Kentis (Open Water : En eaux profondes), beaucoup l’ont plutôt détourné de manière amusée. Un film de requins, soit c’est super, soit c’est – volontairement – minable. Instinct de survie (The Shallows dans sa version originale), avec sa construction scénaristique hésitante et son suspense prenant, a le grand mérite de boxer dans les deux catégories. De fait, difficile d’y entrevoir un bon film série B alors qu’il en possède intrinsèquement tous les ingrédients.

    Dès les premières minutes de bobine, cette nouvelle réalisation de Jaume Collet-Serra – homme sacré cinéaste grâce à La Maison de cire et Paris Hilton – sent la série B à pleines narines. Dans un décor idyllique, la belle Blake Lively se prépare à affronter les vagues dans son superbe ensemble moulant, dont les bruits de vieille loque caoutchouteuse ont été remplacés par la respiration quasi divine de la star. La caméra, quant à elle, se contentant d’alterner gros plans et ralentis sur la plastique de la belle naïade qui, espérons-le, ne devrait pas se faire manger par le vilain squale. Et pour cause, sa disparition entrainerait un grand blanc dramaturgique, puisque l’actrice est seule la plupart du temps. L’extase consommée, il ne reste plus pour la belle blonde qu’à taquiner la vague pour aiguiser l’appétit de notre grand requin en images de synthèse. On vous laisse deviner la suite.

    Vous l’aurez compris, Instinct de survie n’est pas d’une grande originalité et joue avant tout sur l’équilibre précaire entre le thriller efficace et les situations abracadabrantesques. D’un côté, une tension savamment dosée et de l’autre, une surenchère scénaristique faisant passer notre requin pour un Raspoutine des océans. Quoi qu’il en soit, et de manière globale, deux styles de public passent un bon moment : les fans de série B et les écologistes dans l’âme (car oui, le film regorge de bons sentiments).

    En résumé, Instinct de survie est un bon nanar. Le seul souci, c’est que Jaume Collet-Serra ne semble pas l’avoir assumé entièrement.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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