auteur : Gila Lustiger
édition : Actes Sud
sortie : septembre 2016
genre : roman
Le meurtre d’une prostituée, perpétré trente ans auparavant, est enfin résolu. L’identité du tueur se retrouve soudainement prouvée grâce aux progrès de la science. Cela ne devait rester qu’une simple brève dans un journal. Mais c’était sans compter sur Marc Rappaport, journaliste pugnace, qui parvient à convaincre son rédacteur en chef de reprendre l’affaire à ses prémisses.
L’auteure, l’allemande Gila Lustiger, évoque une jeune fille, apparemment sans histoire, qui se fait assassiner dans un appartement parisien. L’enquête, menée 30 ans auparavant, piétine et est finalement classée. Venue de sa province natale, débarquant à Paris où elle ne connaissait rien ni personne, le crime semble presque trop parfait.
Tout au long du roman, on suit avec envie les doutes, les recherches et les errements de Marc. On est troublé, au fil des pages, par l’histoire qui prend des tournures qu’on n’imaginait pas. L’enquête ne se cantonne pas à un tueur de la classe moyenne. Il semblerait que cela touche aux hautes sphères du pouvoir.
On se surprend même à espérer que l’enquête aille plus vite que ce que le rythme de l’auteure permet. Car si les doutes de Marc Rappaport sont agréables et délicieux à suivre, les suites de questions qu’affectionne l’écrivain rendent le texte d’une lourdeur gênante. Qu’en est-il du besoin d’expliquer chaque fait et geste des protagonistes? Le lecteur n’est pas idiot. Des phrases entières qu’il lui faudrait gommer!
Néanmoins et fort heureusement, l’enquête rattrape le reste et permet de passer un très bon moment. Ne vous étonnez pas de passer parfois très rapidement quelques élucubrations inintéressantes pour arriver directement à la suite de l’intrigue.
Gila Lustiger parvient par contre bien à rendre compte de la France, celle de la province et celle de Paris. Deux aspects qu’elle approche dans Les Insatiables et qui parsème le roman d’une analyse satisfaisante de la vie « à la française ».
Un roman, traduit de la langue natale de l’auteure, l’allemand, qui permet de passer une rentrée plus douce en rêvant de complot et de journalisme combattif!