Il était une fois un 45 tours est une nouvelle petite rubrique dans votre magazine culturel préféré. Régulièrement, je vous parlerai d’un 45 tours qui, pour des raisons historiques, musicales ou même esthétiques, me semble intéressant à vous présenter. Des grands succès pop aux petits bijoux rock injustement oubliés, la sélection des morceaux sera assez large.
Mais assez de présentation et passons dans le vif du sujet : Chanteur, guitariste et compositeur américain, Jimmy Stallings connut une carrière solo assez courte et atypique. Celle-ci débuta en 1969, grâce à sa rencontre avec Bob Markley, un riche producteur californien. Markley, convaincu du talent de Jimmy Stallings, lui fit adopter un nom de scène « J.J. Light », qui collait mieux selon lui avec les racines amérindiennes de l’artiste.
Stallings enregistra alors son premier ( et unique ) album, également intitulé Heya . Paradoxalement, et malgré un contrat avec le célèbre label Liberty, cet opus ne sortit pas à l’époque aux Etats-Unis, mais connut un certain succès ailleurs dans le monde, et principalement en Europe. Le 1er 45 tours issu de l’album, Heya, réussit à bien se positionner dans plusieurs charts européens, notamment en Allemagne où il séjourna une dizaine de semaines, sans y atteindre toutefois les plus hautes sphères.
Le morceau en lui-même est un régal sonore, mélangeant de multiples genres comme le Blues, le rock traditionnel et psychédélique , le tout saupoudré par les influences amérindiennes de l’artiste . Le résultat est donc assez unique, la voix émouvante de Stallings se mélange parfaitement avec cette musique atypique et se clôture par un solo de guitare de très bonne facture. De nos jours, la plupart des « hits » sont écrits pour rester dans l’esprit de l’auditeur, mais se révèlent d’une pauvreté musicale affligeante. « Heya » quant à lui, réussit à mélanger les qualités d’un musicien de talent et l’efficacité d’un tube imparable. Bref, le genre de chanson qui fait cruellement défaut au paysage musical aujourd’hui.
Comme souvent dans les années 60-70, le 45 tours sortit dans plusieurs pays avec des pochettes différentes. Celles-ci n’ont rien de bien remarquables point de vue esthétique. On y retrouve un Jimmy Stallings posant façon crooner sur la version allemande ou un grand logo du label Liberty sur la version française. La version belge transmet un peu mieux mais très basiquement le côté répétitif du refrain , avec un mélange de « Heya » de toutes les tailles et typographies sur la pochette.
Par la suite, après un passage dans Sir Douglas Quintet avec lequel il enregistra 4 albums, on entendit plus vraiment parler de Jimmy Stallings. Il fait partie du nombre impressionnant d’artistes n’ayant jamais réussi à passer le cap de la célébrité, malgré un véritable talent.
Pour ceux qui désireraient s’intéresser un peu plus au reste de la carrière de JJ Light, je vous conseille l’acquisition de la réédition de 2012 de son unique opus qui comprend, en plus de l’album original , toute une série de chansons inédites jamais publiées auparavant. Inédit également, cette réédition est le premier disque disponible de l’artiste… aux USA.
Mieux vaut tard que jamais n’est-ce pas ?