I, Frankenstein
de Stuart Beattie
Epouvante-Horreur, Thriller, Action
Avec Aaron Eckhart, Bill Nighy, Yvonne Strahovski, Miranda Otto, Jai Courtney
Sorti le 29 janvier 2014
Critique :
Deux-cents ans après sa création, la créature du Docteur Frankenstein, Adam, se cache toujours sur terre. Son chemin le mène jusqu’à une métropole gothique et crépusculaire, où il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d’immortels. Adam va être obligé de prendre parti et de s’engager dans un combat aux proportions épiques, pour sa survie … et celle de l’humanité.
Déjà sujet d’une multitude d’adaptations audiovisuelles, cinématographiques ou autres, le docteur Frankenstein et son « monstre » font partie de la culture populaire fantastique depuis de nombreuses années. Depuis 1818, pour être exact. C’est à cette époque que Mary Shelley conclut son célèbre roman Frankenstein ou le Prométhée moderne, l’histoire originelle et originale de Frankenstein.
Près de deux siècles après cette genèse littéraire, c’est sous les traits de Aaron Eckhart, aux antipodes de l’emblématique Borris Karlof, que l’immortelle créature revient au cinéma dans I, Frankenstein.
Directement adapté du comic-book de Kevin Grevioux, à qui l’on doit aussi le roman graphique Underwolrd, à l’origine de la quadrilogie cinématographique éponyme, c’est Stuart Beattie qui met en scène ce conte fantastique modernisé. Surtout réputé pour sa plume de scénariste (Pirate des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, Collateral, 30 jours de nuit, Australia) le réalisateur australien avait donc fort à faire pour son deuxième long métrage derrière la caméra.
Dès les premières minutes, force est de constater que cette nouvelle adaptation se veut très éloignée du récit du 19ème siècle, au grand dam des puristes. L’histoire se concentre en effet ici sur un combat aux allures bibliques, opposant les archanges, déguisés en gargouilles, aux démons, affublés de prothèses en latex et de couches de maquillage dignes des plus beaux ratés de Buffy contre les vampires et Angel réunis.
Le pauvre Frankenstein se retrouve pris bien malgré lui dans ce combat aux limites du loufoque, à l’instar de Aaron Eckhart et de Bill Nighy qui doivent toujours chercher à comprendre comment ils ont pu s’empêtrer dans une telle (més)aventure. Peu inspiré, décousu et aussi homogène que le corps recomposé de ladite créature, le film peine à livrer des arguments justifiant de son existence. Même la jolie Yvonne Strahovski, surtout connue pour son rôle dans la série Chuck, y perd de son charme …
Frankenstein et sa créature sont donc propulsés aux rôles de simples « prétextes » pour le développement d’une histoire qui, au final, ne les concerne pas tellement. La refonte de ce célèbre personnage en tant que super-héros au rabais était un pari très risqué … et perdu !
Vous l’aurez compris, I, Frankenstein manque d’une véritable décharge électrique et s’avère une réanimation en demi-teinte (et c’est un euphémisme !) d’un des monstres les plus populaires de la culture fantastique. Sous ses fausses allures de blockbuster, le long métrage du cinéaste australien se résume à une simple succession de combats pseudo-épiques entre le bien et le mal (comme c’est original) sur fond de réflexion soi-disant philosophique à propos de l’existence et de l’âme qui peine à garder le spectateur attentif.