Pour sa nouvelle exposition la Fondation Boghossian invite le spectateur à la rêverie avec House of Dreamers. Ouvrant quelques jours avant l’été, l’exposition est colorée, douce et poétique. Questionnant la notion de monde intérieur, lié à l’intimité House of Dreamers confronte l’art contemporain et les arts décoratifs en invitant ses artistes à réinventer l’espace domestique.
La commissaire d’exposition Anne-Laure Lestage questionne le lien entre arts plastiques et arts décoratifs et les pratiques liées aux traditions populaires chez les artistes contemporains. La quarantaine d’artistes invités recréent un univers domestique au sein de la villa. Pour l’occasion les différentes pièces sont renommées; Le bureau des rêveurs, La salle de bien-être, La chambre végétale ou encore La chambre animale remplacent les salles classiques.
Vivre ensemble pour mieux rêver
L’exposition est pensée en trois volets. Premièrement, l’accueil qui reprend les notons d’hospitalité et de convivialité, le vivre-ensemble et le partage. Dans La salle à manger se trouve l’oeuvre en céramique de Sébastion Gouju représentant une scène de banquet. Une longue table trône au milieu de la pièce. Sur celle-ci sont posées des assiettes de restes, une guirlande tombante, déformée et fatiguée de la soirée et des bouquets de fleurs sous des cloches en verre soufflé déformées. Sébastien Gouju manipule notre perception, l’oeuvre à un côté surréaliste et humoristique. La scène représentant un repas de fête, un lendemain de soirée aux objets fatigués. Cette idée de fête et accentuée par la fresque d’Anastasia Bay, une scène bacchanale d’hommes discutant et dansant, qui se poursuit dans Le grand salon.
L’étage de la Villa Empain se concentre sur le rêve et la cohabitation. Le bureau des rêveurs recrée un bureau aux couleurs douces grâce aux formes rondes et ludiques au plafond de l’artiste Ad Minoliti. Le bureau mutlifonctionnel de Zora Mann invite à apprendre en s’amusant. La fascination des textiles pour l’artiste Nigin Beck se retranscrit par un tissu familial persan. Traversant les générations de sa famille et s’abîmant avec le temps, il est rapiécé et recousu, laissant visibles les traces d’une histoire difficile traversée par la guerre. Ce tissu représente les traces de vies et les actions de réparation nécessaire à sa survie.
Entre l’homme et l’animal
Finalement la cohabitation, qu’elle soit humaine ou animale, évoque des souvenirs et cherche à recréer un cocon familier. Les fresques de Raphaël Larre, présentes dans La chambre animale et dans La chambre végétale adoucit les pièces. Les oeuvres sont réalisées in situ et inspirées par la nature ou par des animaux; ici un escargot et les pattes de son chat. Basé sur le principe de la répétition, l’artiste peint les mêmes motifs, avec le risque qu’un petit accident pourrait survenir; une coulure d’un dessin ou un motif un peu déformé. Ces accidents ajoutent du charme aux dessins, l’artiste allant jusqu’à jouer avec le spectateur en représentant un escargot et une paire de pattes allant à contre sens.
Les oeuvres en bois du duo Aurélie Ferruel et Florentine Guédon accentue le côté animal de la pièce. Inspirées par le monde folklorique et les pratiques rurales, elles proposent des meubles aux formes animales.
Pour conclure House of Dreamers est l’exposition parfaite pour débuter l’été. L’ambiance colorée et joyeuse transporte le spectateur dans un univers poétique et onirique. L’exposition évoque les notions de souvenirs, de monde intérieur, d’intimité qui saura résonner en chaque spectateur.
- Où? Fondation Boghossian, Avenue Franklin Roosevelt, 1050 Bruxelles
- Quand? du 15 juin au 1 octobre et du mardi au dimanche de 11h à 18h
- Combien? 12€, différents tarifs réduits possible