Horns
d’Alexandre Aja
Fantastique, Thriller
Avec Daniel Radcliffe, David Morse, James Remar, Heather Graham, Juno Temple
Sorti le 12 novembre 2014
Horns est une adaptation du roman du même nom écrit par Joe Hill, qui n’est autre que le fils du célèbre Stephen King. La réalisation a été confiée au français Alexandre Aja, qui, pour l’occasion, change de registre. Il est en effet plutôt connu pour faire des films d’horreur, comme le remake de La Colline a des Yeux, voir des parodies de films d’horreur, comme Piranha 3D. Horns est plus proche d’un film fantastique pour adolescents, mais se retrouve quand même avec quelques scènes assez violentes.
L’idée de base du scénario de ce film est très intéressante et donne lieu à des scènes très amusantes où l’humour noir est de mise. Alors qu’il est accusé du meurtre se sa fiancée, Ig Perrish se réveil un matin avec une étrange surprise : des cornes de diables ont soudainement poussé sur sa tête pendant la nuit. Étonnement, personne ne semble choqué par cette découverte ; pire, toutes les personnes qui se retrouvent face à Ig ne peuvent pas s’empêcher de lui dire tous leurs secrets et de réaliser ce qu’ils n’ont jamais osé faire. Ig décide alors d’utiliser ce don pour retrouver le véritable meurtrier de sa fiancée, Merrin. Ces scènes d’« aveux » sont les meilleurs moments du film, même si ça peut devenir répétitif au bout d’un certain temps.
Dans la première moitié du film, un climat mêlant thriller et humour noir s’installe. On a l’impression que le scénario essaye d’inverser les conventions hollywoodiennes sur les relations amoureuses. On a droit à quelques dialogues forts qui remettent en cause ce que l’on voit habituellement dans les films pour adolescents et qui vont même, par moment, attaquer la religion.
Maintenant, il va être difficile de parler des véritables problèmes du film sans dévoiler quelques surprises de l’histoire, mais il faut aborder la suite car toutes les qualités de Horns s’écroulent sur la fin. Grâce à son humour noir et à la mise en place de ses personnages, le début est fort, mais il s’essouffle très vite. Les enfants acteurs qui jouent Ig et Merrin à leur rencontre sont bons, mais leurs dialogues sont un peu trop adultes et leur fait perdre en crédibilité.
Mais tout ceci n’est rien par rapport au véritable problème de Horns : l’intrigue elle-même. Tout le film est basé sur la question suivante : qui a tué Merrin ? Au début la question reste entière et on en vient même à soupçonner notre héros lui-même. Mais très vite, le « méchant » de l’histoire devient évident. De plus, quand on a enfin des réponses à nos questions, tous les risques pris par le scénario sur la véritable difficulté des relations humaines tombent à l’eau. Au final, l’amour est beau et véritable, Dieu est juste, les gentils sont très gentils et le méchant a ce qu’il mérite. C’est du pur Hollywood.
C’est triste, car il y avait vraiment du potentiel dans ce film. Les acteurs sont très bons, pour la plupart, en particulier Daniel Radcliffe qui arrive à se détacher du rôle d’Harry Potter qui lui colle à la peau. La réalisation est bonne avec une esthétique propre, bien qu’assez proche des autres « teenage movies ». Les choix musicaux sont excellents et font plaisir. C’est dommage qu’on ait l’impression que le scénario n’aura pas été au bout de ses idées.
Je trouve presque difficile de croire qu’un concept aussi original ait fini par donner un film aussi prévisible.