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    Hell Fest, jeu de massacre puéril et banal

    Hell Fest
    de Gregory Plotkin
    Horreur
    Avec Amy Forsyth, Reign Edwards, Bex Taylor-Klaus, Christian James, Matthew Mercurio
    Sorti le 31 octobre 2018

    Quand un groupe d’amis décide de passer la soirée dans un parc d’attraction dédié à l’horreur, ils ne se doutent pas qu’ils vont vite devenir le gibier humain d’un psychopathe bien décidé à les prendre en chasse. Mais dans de tels décors, il est bien difficile de distinguer la vraie menace de la fausse, les faux monstres des vrais.

    D’un préambule pareil, on pouvait espérer le meilleur, en pensant par exemple au malaise que procurait Massacres dans le train fantôme de Tobe Hooper, se déroulant dans un contexte légèrement similaire. La mise en abyme de l’antre festif de l’horreur, théâtre malgré lui d’une véritable hécatombe sanglante, aurait pu (dû ?) fonctionner, d’autant plus que le décor dans lequel se déroule le film, cette fameuse Hell Fest, est véritablement démesuré et effrayant.

    Malheureusement, Gregory Plotkin n’est pas Tobe Hooper, ni Wes Craven, ni même un petit faiseur vaguement talentueux. De cette prémisse alléchante, il ne tire qu’un slasher banal, mal filmé, dans lequel la tension ne monte jamais, voire ne se fait à aucun moment ressentir. Les premières scènes dans le parc d’attraction laissent pourtant présager qu’un face-à-face ludique sera orchestré entre le tueur et ses victimes, en faisant notamment appel au thème du voyeurisme – le premier meurtre, perpétré sous les yeux du personnage principal, est vécu par celui-ci comme une mascarade, une performance scénique –, mais la mise en scène n’en fait strictement rien.

    Il en est de même pour la scène finale, en forme de twist supposément provocateur, qui tombe désespérément à plat puisqu’elle conclut un film par ailleurs vu et revu, sans la moindre autre originalité. Reste le plaisir primaire du jeu de massacre au premier degré, l’attente sadique du prochain meurtre et les paris sur l’identité de la victime suivante. C’est bien mince, surtout à un moment ou le cinéma de genre en général et d’horreur en particulier opère une véritable mutation vers quelque chose de plus adulte, plus « auteur », avec des films tels que Get Out ou Hereditary.

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