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    What I heard about the world au Théâtre 140

    Création, textes et interprétation : Jorge Andrade, Alexander Kelly et Chris Thorpe
    Du 21 janvier au 22 janvier 2015 à 20h30 au Théâtre 140
    Crédit photo : Craig Fleming

    Il y a sur la scène, à proximité directe du public du Théâtre 140, une multitude d’éléments se référant à l’intérieur typique d’une colocation de trentenaires et, pour agrémenter le tout, trois hommes dont les âges correspondent plus ou moins. Ce sont trois hommes donc. Trois hommes de leur époque, de notre temps, qui observent entre amis le monde qui les entoure. A regarder de loin – et, mis en lumière, ce fameux détail de la proximité directe – on pourrait se croire devant son écran à regarder une série télévisée : l’histoire comique d’un trio aux répliques cinglantes et bien rythmées. Mais, à y regarder de plus près encore, on se rend vite compte qu’on est bien loin de la réflexion anodine de la sitcom et que les sujets que les trois hommes traitent ici ont de quoi faire réfléchir. Réfléchir pour de bon. La mort, la guerre, l’art du massacre chez les Hommes : comment ces trois trentenaires voient-ils le monde de leur canapé ? Peut-on rire de ce qui fait grincer des dents ?

    C’est avec brio et un talent sans égal que les compagnies Third Angel (Sheffield – Angleterre) et Mala Voadora (Lisbonne – Portugal) unissent leurs voix, en Anglais, afin de relater en public ces faits divers qui se glissent dans l’actualité sans crier gare. Armés d’humour et d’une grande dose de dérision, les trois comédiens narrent en mots et en chansons toute la cruauté dont peuvent faire preuve le monde et ceux qui le peuplent. Et c’est une réussite absolue, un moment de régalade jonglant entre joutes intelligemment équipées et séances d’émoi collectif. Dans What I heard about the world, on se conscientise sans se rendre gaga, sans s’en vouloir personnellement mais sans pour autant tourner le dos à cette réalité glaçante que l’on habite. Entre deux rires francs, on se choque et on en redemande parce que c’est bon de s’en prendre plein la gueule, comme ça. Un spectacle à voir sans aucune hésitation.

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