Habemus Bastard, polar iconoclaste

Scénario : Jacky Schwartzmann
Dessin : Sylvain Vallée
Éditeur : Dargaud
Sortie : 03 mai 2024
Genre : Polar

Auteur du très remarqué Il était une fois en France, récompensé par le prix de la meilleure série au festival d’Angoulème en 2011, de Katanga et de Tananarive, Sylvain Vallée s’est associé avec Jacky Schwartzmann, auteur de polars pour nous proposer Habemus Bastard, un polar où les bons mots et les bénédictions sont plus fréquents que les coups, mais qui garde une ambiance assez noire et explosive.

Un homme de main n’a pas droit à l’erreur. Lucien le sait, son patron ne lui pardonnera pas. Il aurait pu faire n’importe quoi pour sauver sa peau : prendre un avion pour l’étranger et tenter de se faire oublier, s’engager dans la Légion ou même changer de tête. Mais il a trouvé mieux : une soutane.

Habemus Bastard présente un mélange des genres assez intéressant de part ses choix scénaristiques, qui nous fait balancer entre diverses émotions au fur et à mesure que l’histoire se déroule sous nos yeux. Car si le choix d’un petit village isolé dans le Jura sied parfaitement à l’atmosphère d’un roman noir, le genre de lieu où l’on se cache jusqu’à ce qu’une bande de tueurs arrive pour nous liquider, on ne peut s’empêcher de rire, notre héros ne possédant pas les codes de la fonction, de nombreux quiproquo surgissent dès son entrée en fonction.

Le lecteur appréciera le côté iconoclaste du récit, le faux prêtre palliant son manque d’expérience dans la fonction par une bonne dose de bon sens, ce qui donne souvent des résultats inattendus mais loin d’être négatifs, ainsi que l’humour noir du scénariste et son phrasé décapant qui le rattache définitivement au monde du polar.

Premier tome d’un diptyque,  L’être nécessaire est une très agréable surprise dont nous attendons avec impatience la suite, prévue pour octobre 2024. Dès lors, on ne peut que vivement vous le conseiller.