More

    GuiHome  : « Au niveau de la culture, Namur et la Wallonie n’ont à rougir de personne »

    Pour la quatrième édition du festival d’humour « Namur is a Joke », rencontre avec son fondateur, GuiHome, qui a accepté de répondre aux questions du Suricate.

    Cette année, le festival a la volonté de renforcer les différentes activités et aspects qui ont eu du succès précédemment, avec l’ampleur qu’a pris cet évènement, comment restez-vous à l’affût de ce que pense le public ?

    On essaie vraiment d’être une équipe très à l’écoute de ce qui se dit sur le festival donc on est vraiment sur une remise en question qui est quotidienne. C’est un peu intense car non seulement quand on prépare le festival tout au long de l’année mais aussi quand il se termine, on fait des débriefings très rapidement pour justement, voir ce qui a fonctionné et ce qui a eu moins de succès afin de pérenniser ce qui a plu et améliorer le reste.

    Je pense que la difficulté d’un festival c’est qu’une fois qu’il est installé, soit on s’endort soit on se bouscule. Comme l’être humain s’endort facilement, nous on essaie d’être une équipe qui fait particulièrement attention à ça. Donc on est très attentifs, on fait même des sondages réguliers pour être sûrs qu’on va dans la direction de ce qui plaît aux gens tout en tentant de leur « imposer » des choses pour lesquelles, à la base, ils n’auraient pas spécialement adhéré car ça fait aussi partie de notre culture : bousculer les visiteurs.

    Namur est candidate pour devenir la capitale culturelle Européenne en 2030, croyez-vous que « Namur is a Joke » peut participer à atteindre cet objectif ?

    Le festival ne fait pas partie du projet de la candidature à la base. Cependant comme acteur d’un festival au sein de Namur je suis ravi d’apprendre que l’évènement devient un argument de plus pour cette candidature après seulement quatre ans d’existence. C’est vrai que ça flatte l’égo, c’est une fierté personnelle.

    Toute l’équipe se tient à disposition pour aider la ville à renforcer ce projet car c’est une chance inouïe. Je trouve que Namur et plus globalement la Wallonie a été très timide au niveau de la culture alors qu’elle n’a pas à l’être. Elle doit assumer son statut de lieu de tourisme, de culture, de bonne bouffe, de produits locaux. Je ne suis pas chauvin mais je trouve qu’on doit tout de même dire que la Wallonie et Namur n’ont à rougir de personne et que les projets comme « Namur is a Joke » participent bel et bien au rayonnement de notre région.

    Pour le festival, est-ce que l’objectif est d’être, comme l’est le « Montreux Comedy » pour la Suisse, un centre névralgique de l’humour pour la Belgique ?

    J’aperçois plus le « Montreux » comme une inspiration, on a juste à être petit et les regarder, prendre exemple pour comprendre comment ils ont réussi à installer une telle longévité car le « Montreux Comedy » existe depuis trente-cinq ans. Il faut rester humble, ne pas soudainement se dire qu’on va faire mieux. On doit essayer de faire pareil et mieux là où on peut.

    Je pense aussi qu’il faut utiliser les forces qu’on a nous ! On est belges, on a de plus en plus d’humoristes belges, on a aussi la ville de Namur qui regorge de lieux qui peuvent accueillir des humoristes et qui nous permet de programmer 70 spectacles en seulement quatre jours.

    En quatre ans nous avons eu le temps de nous installer, de prendre de l’ampleur mais nos équipes ont eu le temps de s’adapter à l’organisation que représente ce genre d’évènement car cette année on ajoute des galas retransmis à la télévision et donc on se rapproche de plus en plus d’un format de festival « costaud ».

    Nous voyons qu’il y a effectivement une grande volonté de mettre l’humour belge en avant mais pas seulement, la ville de Namur aussi ?

    En effet, lors de la première édition nous devions convaincre les humoristes de venir jusqu’à Namur et aujourd’hui on reçoit des mails de toutes les productions qui nous demandent que leurs artistes passent par le festival. On se dit quand même que c’est bon signe ! Des productions françaises, canadiennes et suisses connaissent le festival et le recommandent pour leurs artistes.

    C’est aussi une preuve que la ville de Namur se fait connaître et que le festival grandit et s’installe dans l’esprit des gens.

    Propos recueillis par Lucas Bierlaire et Théo Leunens

    Derniers Articles