Les plus fidèles de nos lecteurs s’en souviendront, nous vous avions parlé il y a quelques années de Graveyard, ce groupe qui met un point d’honneur à faire revivre le blues rock/hard rock des années 70. Pour notre plus grand bonheur, nos camarades Suédois sont aujourd’hui de retour avec un 4ème album intitulé Innocence & Decadence.
Les 3 précédents albums avaient été très bien vus par un public friand de revival seventies. Et le groupe aurait pu continuer sur cette route toute tracée sans que personne n’y ait retrouvé à redire. Et bien non, Graveyard a décidé de bifurquer de sa trajectoire tranquille en nous proposant quelques surprises et nous amène dès lors là où on ne l’attendait pas. Attention, le groupe n’a pas pour autant révolutionné toute sa musique, mais y a ajouté quelques touches assez intéressantes et a élargi son spectre musical.
Le groupe, interrogé sur cette étonnante diversité, nous livre d’ailleurs la phrase suivante :
«C’est juste comme la vie en général, tout dépend ce que tu choisis d’entendre ou de voir. Mais pour résumer, Innocence & Decadence est construit sur les tonnes d’expériences diverses d’amour, de joie ou de colère que nous avons vécu en 2015»
Dès les premières notes, on reconnait le style Graveyard, car si le groupe pratique un style déjà vu il y a des dizaines d’années, il n’en possède pas moins son propre son bien caractéristique. Mais malgré cette similitude, les premières nouveautés se font entendre. Ainsi sur le premier titre, Magnetic Shunk, le groupe enchaine les changements de rythme et de style. Une partie du morceau, en mode semi acoustique, part dans une ambiance joyeuse assez inhabituelle pour les Suédois. . Cette même atmosphère se retrouve sur The Apple and the Tree, le premier single issu de l’album.
Exit 97 est l’une des quelques ballades bluesy que contient l’album. Chacune possédant son côté intéressant. Too much is not enough trouve sa force dans sa ligne de chant qui dicte le tempo au reste du morceau. Far Too Close, première chanson chantée par le guitariste Jonatan LaRocca-Ramm, est un morceau planant, effectuant une belle montée en puissance avec une batterie particulièrement sophistiquée sur la fin du titre.
Mais Graveyard est aussi passé maitre dans l’art de nous concocter quelques morceaux endiablés, sur lesquels le cliché du motard chevauchant sa bécane sur une route désertique prend tout son sens. Never Theirs To Sell est l’exemple parfait de ce type de morceau, tout comme le très étonnant From a Hole in the World, chanté cette fois-ci par par Truls Morck. Sans doute un des meilleurs titre du groupe, il se permet même d’enchainer les passages psychédéliques avec des passages à la limite du Black Métal, du moins, dans le jeu de batterie. Et ce n’est pas Hard Headed et ses parties de guitares et de voix saturées qui ralentiront le tempo.
Un autre morceau, Can’t Walk Out, a particulièrement attiré notre attention. Démarrant sur un mélange de rythmique africaine et de guitares hypnotiques, le morceau nous emmène dans un trip assez original mais au final très jouissif.
Innocence & Decadence se termine à nouveau par un titre pas franchement habituel par le groupe. Commençant comme une douce mélopée, Stay for a Song se conclut par de longues notes de ce qui semble être un mélotron.
Graveyard a réussi à agréablement nous surprendre avec Innocence & Decadence. Il ne révolutionne pas totalement sa musique, mais on n’attendait sincèrement pas tant de nouvelles petites touches, qui pour la plupart, apportent un réel plus aux compositions. Et malgré une production qui manque de mordant à certains moments, nous avons à nouveau passé un agréable moment en compagne du groupe.