Gotti Maras est un rappeur bruxellois en pleine ascension. Son single « Bx Drill », sorti en 2020, le propulse d’abord sur la scène bruxelloise, et finit par lui assurer une place certifiée sur la scène du rap francophone. Précurseur de la drill en Belgique, l’artiste ne se confine pas uniquement à un seul genre musical mais se différencie par son style unique. Versatile, il aime explorer une multitude de sonorités et de thèmes dans ses morceaux. Gotti Maras a une vision et elle se concrétise. Il s’exprime, sans langue de bois, sur son caractère, ses inspirations et ses ambitions pour enfin se lancer dans le grand bain.
Félicitations pour votre nouveau single R.O.C. ! Pouvez-vous nous dire ce que signifie « R.O.C. », quelle a été votre inspiration pour ce morceau ?
Les points entre les lettres, c’était pour faire un truc un peu stylé mais en réalité, ça veut dire roc, un rocher. En fait, c’est le surnom de mon père. C’était vraiment une dédicace à lui. C’est aussi un truc qui me représente.
Comment décririez-vous votre façon de travailler ? Avez-vous des habitudes particulières ?
Pour ce morceau, j’ai travaillé avec les mêmes personnes avec qui je travaille habituellement : mêmes beat-makers, même studio, mêmes personnes (notamment Siméon Viot). Puis, je me lâche complètement sur le micro, je ne me prends jamais la tête. Comme je suis dans la vraie vie. C’est instantané, c’est réfléchi, mais pas vraiment. Tout se fait naturellement, on me joue un air de piano, je peux me poser dessus parce que ça me touche. Je fonctionne beaucoup au feeling. Je ne vais jamais enregistrer un truc avec une idée précise en tête. Puis, il y a ce truc de confiance aussi avec les personnes avec qui je travaille, ils savent ce qui me plaît dans l’instru.
Pourriez-vous nous retracer un peu votre parcours ?
J’ai d’abord été joueur de foot professionnel. Je n’ai pas été vraiment loin mais j’ai persisté et fais plusieurs clubs, j’ai eu quelques matchs en pro. Mais dès que j’ai arrêté le football, je me suis plus penché vers la musique, même si j’en ai toujours fait. Ma première fois en studio, c’était vers l’âge de 10 ans.
Comment pourriez-vous décrire l’évolution de la drill à Bruxelles ?
Ça a du mal à décoller mais je pense que j’ai bien mis ça sur la carte ici, pour ma part, avec « Bx Drill ». En fait, chez nous, c’est assez nouveau. Quand j’ai sorti le son, je pense qu’il n’y en avait pas encore. Moi-même, je ne savais pas que je faisais de la drill, ce sont les gens autour de moi qui me l’ont dit. Personnellement, j’identifiais ça plus à du rap ou de la trap. La drill, c’est pas vraiment mon identité. Quand tu vas voir mes sons, tu vois que je touche un peu à tout.
Y a-t-il des influences musicales dans vos écrits ?
Je suis vraiment inspiré par la culture africaine. Comme je suis en Europe, j’essaie de reproduire un peu le rap d’ici, mais mon inspiration provient plus des artistes congolais. Je peux citer Werrason, un chanteur qui vient chez moi depuis que je suis petit. Il y a aussi Fally Ipupa. Et puis Burna Boy et Tupac, même s’ils ne sont pas congolais.
Y a-t-il des personnes avec lesquelles vous souhaiteriez collaborer à l’avenir ?
En artistes belges, j’aimerais bien collaborer avec Angèle, pourquoi pas !?
Comment faites-vous face aux critiques liées à la drill ?
On dit souvent que c’est violent, trop rude, trop underground. Mais moi, ça ne doit pas trop me déranger parce que je viens de là. Après, je pense qu’il y a d’autres styles qui s’accompagnent à la drill. Ça peut être très posé, très chanté, ça évolue.
Est-ce que vous invitez souvent d’autres personnes à vous rejoindre sur scène ? Comment se déroule la performance devant un public ?
Nous, on fait ça depuis le début. C’était notre passion de faire ça, on prend ça à cœur. On rassemblait quelques potes, on faisait des sessions freestyle, des mini festivals à nous, fait-maison. Après, en voyant plus grand, ce serait cool de reproduire un truc comme ça. L’ambiance sur scène est magique parce que, déjà, tu réalises un rêve. Ce qui est magique aussi, c’est la façon dont ton public chante tes sons et qu’il connaît tout par cœur : c’est la consécration. C’est vraiment une sensation magique, je n’ai pas d’autres mots.
Y a-t-il d’autres projets prévus après ce single ?
Je ne peux pas dire qu’il y a un projet tel quel qui arrive, mais peut-être… Par contre, un autre single arrive le vendredi 20 septembre, ça s’appelle « Dîner de cons ».
Gotti Maras a eu l’occasion de se produire au festival les Ardentes en 2022 et a participé au festival Afrodisiac, cet été. Il donne rendez-vous à son public le 30 novembre prochain pour un concert à la Maison des Jeunes de Chappelle. Ses deux nouveaux titres « R.O.C. » et « Dîner de cons » sont disponibles sur toutes les plateformes.