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    Golden Dogs, tome 2 : Orwood

    golden dogs tome 2 orwood

    scénario : Stephen Desberg
    dessin : Griffo
    éditions : Le Lombard
    sortie : 23 mai 2014
    genre : Historique, amour, cambriolage

    Que s’est-il donc passé pour que le deuxième tome de Golden Dogs transpire l’ennui à ce point ? Vous avez bien lu, le deuxième opus intitulé Orwood est d’un vide affligeant. Pourtant, tout avait bien commencé avec le premier tome. Une histoire de voleurs sanguinaires et intelligents révolutionnant l’art du crime dans le Londres des années 1820, cela avait de quoi titiller l’amateur d’action mais aussi d’histoire.

    De fait, le récit nous installait dans la peau de Fanny, une jeune prostituée audacieuse recrutée au sein des Golden Dogs par un homme rusé et mystérieux dénommé Orwood. Au regard du titre – qui suit celui de Fanny – nous nous attendions dès lors à apercevoir davantage les facettes sombres du personnage et nous avons été doublement déçus.

    Premièrement, la stagnation de l’histoire dans une romance assez mièvre fait inévitablement dévier le fil narratif vers une chronique sentimentale, certes noire mais sans saveur sous-jacente. Les pérégrinations affectives de Fanny sur ce cher Orwood ont tôt fait de nous agacer. Certains passages, comme ses aventures maritales au Mexique, sont inutiles à la compréhension du récit et qui plus est, travaillés de manière succincte. La multiplication d’ellipses temporelles finissant à perdre le lecteur dans un imbroglio scénaristique.

    Deuxièmement, la redondance des dialogues sonne creux. Si les images tentent à diversifier les décors et à faire voyager la narration, le texte retombe toujours dans redite superflue. Dès lors, le serment que se sont faits les quatre Golden Dogs est répété sans cesse. Chaque transition est propice à un rappel de promesse. Une bouée de secours pour le scénariste qui n’apporte au final que peu d’éléments au lecteur, bien moins sénile que les protagonistes du récit.

    Bref, le tome 2 de Golden Dogs ne fait pas avancer l’histoire. Un comble pour une saga qui n’en est pourtant qu’à ses prémices. Se dirigeant davantage vers la romance plutôt que vers le polar noir, Golden Dogs se fourvoie à nos yeux. En attendant la suite qui, espérons-le, relancera l’épopée des quatre acolytes.

    (Critique du premier tome)
    (Critique du deuxième tome)
    (Critique du troisième tome)

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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