Getting On
de Will Scheffer et Mark V. Olsen
Saison 1
Comédie médicale
Avec Laurie Metcalf, Alex Borstein, Niecy Nash, Mel Rodriguez, Joel Johnstone
Sorti le 12 novembre en DVD
Diffusée depuis novembre 2013 aux Etats-Unis, Getting On (« S’en sortir« ), remake d’une série britannique homonyme, annonce une thématique dérangeante : le traitement des êtres en fin de vie.
Entre satire et drame, les créateurs du programme, Will Scheffer et Mark V. Olsen, connus pour leur Big Love sur la polygamie, nous plongent dans la vie du Docteur Jenna James (Laurie Metcalf), des infirmiers Dawn (Alex Borstein) et DiDi (Niecy Nash), et de la chef Patsy De La Serda (Mel Rodriguez), condamnés à s’occuper de personnes âgées dans une unité mal organisée et désavouée d’une clinique californienne. Didi, nouvelle dans l’établissement, y découvre un univers funéraire, chapeauté par une doctoresse dépressive qui récolte des excréments pour ses recherches et par une infirmière protocolaire qui mange le gâteau de ses patients décédés.
Actuellement absent de nos écrans, ce feuilleton médical se distingue des Urgences et autres Grey’s Anatomy où l’hôpital ne sert que de toile de fond à la psychologie des personnages. Ici, les sujets les plus crus sont abordés sans tabou, chose rare dans l’espace télévisuel actuel qui privilégie le suranné et rejette la mort. Dressant une image cynique des soins hospitaliers, la caméra à l’épaule, typique du documentaire, révèle une ambiance grinçante où le personnel largement incompétent subit autant les besoins sexuels des malades que leur incontinence, sans parler des problèmes de communication avec les minorités linguistiques.
Remarquable par ses dernières productions (Boardwalk Empire, True Detective), ou plus anciennes (Rome, Les Sopranos), HBO nous offre ici un concept original qui ne manque pas de choquer. Cette mini-série de 6 épisodes, comptant 26 minutes chacun, à l’atmosphère pesante et à la photographie en nuance de gris, décrit avec réalisme le monde hospitalier, et compose une comédie noire où l’on rit de choses dramatiques. On regrettera cependant le manque d’enjeux dramatiques du côté des personnages, et l’absence d’un vrai suspense qui retiendrait le spectateur. De plus, l’image trop sombre invite plus à sourire qu’à rire, empêchant finalement la comédie. À noter que l’épisode pilote, relativement mou, risque de décourager certains spectateurs, mais la suite, malgré ses imperfections, ne manque pas d’intérêt.
La seconde saison en cours de diffusion aux États-Unis palliera peut-être ces lacunes.