Gemma Bovery
d’Anne Fontaine
Comédie dramatique
Avec Gemma Arterton, Fabrice Luchini, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Kacey Mottet Klein
Sorti le 10 septembre 2014
L’actrice Gemma Arteton se révèle pour la deuxième fois dans une adaptation des romans graphiques de Posy Simmonds. Celle-ci publiait en 1997 Gemma Bovery, résultat de sa libre inspiration du classique Madame Bovary de Flaubert. Des années plus tard, en 2007, la dessinatrice et écrivaine s’inspirera à nouveau d’un auteur classique du nom de Thomas Hardy et de son œuvre Loin de la foule déchaînée. Ce qui aboutira en Tamara Drewe, roman adapté en 2010 au cinéma par Stephen Frears.
Mais, dans Gemma Bovery, c’est sous la caméra d’Anne Fontaine que l’on retrouve donc l’actrice du même prénom. Elle y incarne une jeune femme mariée qui, avec son jeune époux, décide de quitter la grisaille londonienne pour prendre le large jusque dans un petit village de Normandie. Dotée d’une grande beauté que les hommes admirent et que les femmes envient, l’arrivée de Gemma perturbe la monotonie du lieu. D’autant que son ravissement pour les choses simples comme le bon pain cuit à la française, la rende encore plus attirante.
À ses côtés, on retrouve Fabrice Luchini (Martin) en boulanger normand féru de littérature qui ne peut s’empêcher de voir des similitudes entre le personnage de la littérature classique Mme Bovary et Gemma. D’ailleurs, fasciné par cette héroïne littéraire, il le sera tout autant par Gemma. À tel point qu’il va s’immiscer dans sa vie pour la préserver de sa triste destinée…
Sous une casquette humoristique se pose la question de la limite entre la réalité et la fiction. Voit-on les choses comme elles le sont objectivement ou bien comme nous voudrions qu’elles soient ? Existe-t-il de véritables ressemblances, autre que celles d’un nom très proche, entre ces deux femmes ?
On ne peut que souligner le jeu de Gemma Arteton et Fabrice Luchini qui ont su donner une tonalité juste à leur personnage alors qu’il en aurait fallu très peu pour tomber dans le cliché de la femme sensuelle et de l’amoureux frustré. En effet, le scénario est cocasse mais reste fort dans la légèreté pour finalement sombrer quelque peu dans la platitude. On aurait apprécié que le conflit entre Gemma voulant vivre sa propre vie et Martin voulant lui faire vivre celle de Mme Bovary se libère de son aspect comique et soit approfondi pour prendre une allure plus sérieuse qui aurait donné au film plus d’ampleur.