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    Gangsterdam, débilité assumée

    Gangsterdam

    de Romain Levy

    Comédie

    Avec Kev Adams, Manon Azem, Côme Levin, Hubert Koundé, Mona Walravens

    Sorti le 29 mars 2016

    On a beau essayer de gommer tout a priori – positif ou négatif – quand on va voir un film, l’on se méfie tout de même comme de la peste d’un film mettant en vedette Kev Adams, d’autant plus que le dernier en date (Amis publics) était particulièrement innommable et manipulateur. Mais, si l’on n’attendait pas non plus grand-chose de la nouvelle réalisation de l’auteur de Radiostars – film de mecs entre eux, summum de misogynie déguisée –, le pitch et l’aspect « série B décomplexée » de Gangsterdam nous avaient finalement mis l’eau à la bouche. Au final, « décomplexé » s’est avéré le terme idéal pour qualifier cette pantalonnade assumée, plaisir coupable dont on sort un peu honteux d’avoir ri à gorge déployée pour des gags graveleux et/ou scatologiques.

    Dans cette comédie d’action, on retrouve donc Kev Adams dans le rôle de Ruben, un étudiant qui double sa dernière année d’université et tombe raide dingue amoureux de Nora, rencontrée à la bibliothèque de la faculté. Quand il découvre que celle-ci est aussi dealeuse pour arrondir ses fins de mois, il décide de l’accompagner à Amsterdam afin de récupérer une drogue d’un nouveau type. Bien décidé à séduire Nora lors du trajet, Ruben déchante très vite lorsqu’il se rend compte que Durex, son ami d’enfance très gênant, s’est incrusté dans le voyage, et surtout quand le trio se retrouve malgré lui au cœur d’une redoutable guerre des gangs.

    Honnêtement, Gangsterdam ne vole pas plus haut qu’un énième « teen movie » à la française, au casting principal très inégal – un Kev Adams affligeant en benêt sans relief, mais un excellent Côme Levin, sorte de diablotin roux à l’abattage comique sans limites – et aux caméos douteux – Patrick Timsit en patriarche juif fan de sciences, Manu Payet en gangster efféminé et vitriolé, ou encore Rutger Hauer en mafieux hollandais (forcément). Le scénario est téléphoné, les scènes d’action sont correctes sans plus, …. Mais, bizarrement, quelques gags très gras fonctionnent – dont une séquence d’anthologie à base de pets contrariés – et le personnage de Durex (Levin) réussit à lui tout seul à concentrer l’attention, par son côté hors-normes et le charisme comique de son interprète. Tout comme le McLovin de Supergrave, il est prêt à entrer dans les annales – sans mauvais jeu de mot.

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