De Isabelle Gyselinx, avec Thierry Devillers, Anne-Marie Loop, Catherine Mestoussis et Isabelle Urbain
Du 22 au 28 février 2015 à 20h au Théâtre de Liège
Isabelle Gyselinx est inquiète. Si tout le monde connaît Samuel Beckett. Ou presque. Si tout a déjà été écrit et dit sur Samuel Beckett et sur ses œuvres. Ou presque. Si tout le monde aime Samuel Beckett. Ou presque. Samuel Beckett semble presque avoir disparu de nos théâtres, de nos radios, de nos journaux. Isabelle Gyselinx se demande s’il fait encore partie des programmes scolaires, si on parle encore de lui aujourd’hui. Après avoir travaillé quelques scènes du dramaturge irlandais avec des étudiants de l’ESACT, elle décide de monter la séquence théâtrale Gagner et perdre / Beckett en vue de le faire revenir, revivre. Ou presque.
Dans le cadre de ce projet, Isabelle Gyselinx a décidé de monter deux courtes pièces de Samuel Beckett : Comédie de 1963 et Va-Et-Vient de 1965. A la suite de ces deux pièces, elle a placé une création musicale de Thierry Devillers : Réminiscences.
Durant une heure, les trois actes du projet se suivent, les acteurs, leurs mots et leurs silences se succèdent et une mélodie tout juste incompréhensible se joue, se jouant de nous, spectateurs. Si les mots affluent, dans Comédie, vaudeville à trois personnages dans lequel se disputent le mari, la femme et la maîtresse emprisonnés dans des jarres, le silence inonde Va-Et-Vient, dramaticule, drame ridicule, mettant en scène trois femmes, Ru, Vi, Flo, trois commères aux secrets plus ou moins mal gardés. Enfin, mots et silences, prise de parole et perte de sens s’égalent dans la création musicale Réminiscences mettant en exergue l’absurde qui caractérise les textes de Samuel Beckett. Créée à partir d’extraits de textes divers qui ont inspiré le dramaturge, Réminiscences offre quelques clés pour appréhender son œuvre en phase d’oubli.
En une soirée et avec une mise en scène minimaliste, en 3 actes et avec 4 comédiens, Isabelle Gyselinx cherche à redonner un éclat à l’œuvre de Samuel Beckett. Sous les projecteurs du Théâtre de Liège, un projet singulier et inédit et surtout absurde, faussement simple et apparemment compliqué, ni gagné, ni perdu d’avance est à découvrir jusqu’au 28 février.