Titre : French Exit
Auteur : Patrick deWitt
Éditeur : Actes Sud
Date de parution : 07 octobre 2020
Genre : Roman
Déjà connu pour Ablutions, Les Frères Sisters ainsi que Heurs et Malheurs du sous-majordome Minor, Patrick deWitt nous revient cet automne avec French Exit, un portrait déjanté d’une richissime veuve new-yorkaise, qui, poussée par la banqueroute, s’embarque pour une dernière virée à Paris. Roman dont l’adaptation cinématographique par Azazel Jacobs avec Michelle Pfeiffer, Lucas Hedges et Danielle Macdonald sera présentée en clôture du festival du film de New-York.
Laissant derrière eux le lustre de l’Upper East Side et de lourds effluves de scandale assortis du spectre de la déchéance financière, Frances Price et son fils Malcolm larguent les amarres, lestés de tout le cash encore à leur disposition, en compagnie de Small Frank, le chat.
Lire French Exit, c’est se replonger dans ce New-York et dans la vie de cette haute bourgeoisie new-yorkaise vivant dans ces imposants immeubles jouxtant Central Park que l’on nous présentait au cinéma dans les années 80 et 90 dans des films comme Le bucher des vanités. Ou en tout cas une vision au vitriol de ces récits, un clap de fin où les héros tombent de leur piédestal.
Cela donne une œuvre rythmée et jouissive, en tout cas dans se première partie, où le lecteur s’amuse du caractère méchant et désinvolte des protagonistes. Car même si on ne ressent aucune empathie pour eux, le caractère grotesque de certaines situations, notamment la fuite en paquebot de croisière avec les dernières économies nous poussent à nous attacher à cette belle héritière, son fils unique et leur chat.
Néanmoins, malgré l’excentricité du groupe réuni à Paris pour la scène finale, on pourrait regretter le manque de mordant de certains passages et une légère baisse de rythme, qui pourraient laisser certains lecteurs sur leur faim.
Oscillant entre tragédie de mœurs et brillante satire de la haute société new-yorkaise, French Exit a donc de nombreux arguments pour plaire. Certains s’attacheront aux déboires de cette galerie de personnages aussi déboussolés qu’excentriques tandis que d’autres apprécieront le ton mordant de l’auteur qui peint un portrait au vitriol de cette caste de l’Upper East Side totalement déconnectée des réalités. Au final, peu importe l’angle de lecture adopté, Patrick deWitt vous fera passer un excellent moment.