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    France Télévisions signe un accord avec les producteurs pour se protéger de Netflix

    Décidément, il ne se passe plus un jour sans que Netflix fasse la une des actualités ayant pour thématique le divertissement. Mais aujourd’hui, pas de nouvelle saison ou de nouvelle production en vue, mais bien la signature d’un accord capital pour France Télévisions dans son combat contre la plate-forme de streaming.

    Il faut dire que depuis le lancement de Netflix en France et en Belgique, les chaînes dites traditionnelles font la moue. En effet, au-delà d’être un peu considérées comme des has-beens par un public jeune friand de streaming à gogo, celles-ci ont beaucoup de difficultés à contrer l’offre pléthorique du géant américain, mais aussi à garder une exclusivité sur leurs propres productions. Dans cette idée, on se souvient de la déception de France 2 de voir la troisième saison de Dix pour cent être disponible sur Netflix seulement quelques jours après sa diffusion en télé.

    En réaction, France Télévisions a donc conclu un accord qualifié d’historique avec les producteurs audiovisuels français. Grâce à ces nouveaux droits numériques, le groupe hexagonal va renforcer son exclusivité sur ses propres productions. Dès à présent, les séries ou films produits à plus de 65% par France Télévisions pourront être diffusés gratuitement sur les sites internet du groupe pendant une période de 30 à 36 mois. De quoi permettre au groupe de faire basculer l’offre de France 4 vers une plate-forme en ligne, suite à la grande réforme de l’audiovisuel public souhaitée par le ministère de la culture. En outre, l’exclusivité de ces programmes sera assurée pour une période allant de 12 à 24 mois, selon la part de financement du projet. Ce dernier point est très important puisque le précédent accord faisait état d’un droit d’exclusivité pouvant atteindre au maximum 30 jours.

    Cet accord est une première victoire pour Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, qui voyait d’un mauvais oeil cette fuite artistique. Enfin, l’investissement dans la création va être augmenté pour atteindre la somme de 420 millions d’euros par an. De bon augure pour la future plate-forme Salto, fruit de la synergie entre France Télévisions, TF1 et M6 destinée à concurrencer Netflix. Aucune date de lancement n’a encore été dévoilée pour ce nouveau mastodonte made in France.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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