Le Fils de Jean
de Philippe Lioret
Drame
Avec Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan
Sorti le 31 août 2016
Matthieu, jeune commercial parisien apprend à 33 ans le décès de son père, qu’il n’a jamais connu. Décidé à assister aux funérailles mais surtout à nouer des liens avec les deux frères dont il ignorait jusque là l’existence, il s’embarque pour le Canada. Pourtant, là-bas, personne ne semble le reconnaître et personne ne s’intéresse à lui. Dans sa quête identitaire, il n’est pas au bout de ses surprises.
Près de 10 ans après le sublime Je vais bien, ne t’en fait pas, qui avait consacré Mélanie Laurent, Philippe Lioret rouvre le dossier des secrets familiaux. Entre un adulte marqué par l’absence et un autre par les ans, l’intrigue rappelle étrangement celle de son plus grand chef-d’œuvre. Et, si son nouveau bijou est moins attrayant, il n’en garde pas moins une certaine valeur.
Car, malgré les éléments prévisibles (notamment l’épilogue convenu), Lioret parvient à nous offrir une délicate composition sur les blessures secrètes et tensions enfouies, celles qu’on ne voit qu’avec le cœur. Il nous déroute gentiment pour qu’ensuite, en l’espace d’un instant, la vérité éclate, comme une évidence. En nous brossant le portrait de cet homme seul, face aux larges étendues canadiennes, il rattache son épopée aux choses les plus simples et pourtant les plus belles. La nature nous noie, au sens propre et figuré, grâce à la photographie précise et léchée de ce pays éternellement sauvage. Outre la qualité de la réalisation, le film est également porté par ses acteurs qui, à l’instar du film, transpire de naturel.
S’il nous permet de découvrir le (presque) inconnu Pierre Deladonchamps, le film donne aussi l’occasion de rencontrer de nouvelles têtes « made in Canada » telles que Marie-Thérèse Fortin, Gabriel Arcand ou encore Catherine de Léan.
Dans le regard éteint de ses personnages, dans la beauté de sa simplicité, Le Fils de Jean devient un peu le nôtre aussi.