Love Eternal
de Brendan Muldowney
Drame
Avec Robert de Hoog, Pollyanna McIntosh, Amanda Ryan
Critique :
Ian a 26 ans, sa mère vient de mourir. En plein désarroi, il décide de mettre fin à ses jours. Alors qu’il se rend dans les bois pour passer à l’acte, il tombe sur le corps pendu d’une jeune écolière. Fasciné, il la détache et la ramène chez lui. Il s’éprend d’elle. Mais la décomposition fait son œuvre. Pour gouter encore à cet étrange amour, il va rentrer en contacts avec des femmes suicidaires via un site internet consacré entièrement aux diverses manières de se suicider.
Le duo Eros et Thanatos n’est pas un duo tout neuf. C’est un duo qui dérange car il touche à un interdit ancré profondément en chacun de nous. On conçoit très mal que l’amour puisse naître entre un vivant et un mort. Le thème a déjà été abordé de manière légère dans Warm Bodies ou encore de manière plus sombre dans Aftermath. Ici, le thème est abordé de façon si touchante que l’on en vient à ne pas ressentir ce dégoût qu’on s’attend d’office à avoir. Et c’est peut-être cela qui est le plus dérangeant au final. D’autant plus que la photographie est belle et la plus part du temps lumineuse. La musique joyeuse aussi.
Ian est touchant dans sa solitude, il est une sorte d’handicapé émotionnel ne se sentant bien qu’au contact des morts. De belles jeunes femmes toujours. Un jour, il rentre en contact avec une mère de famille ayant perdu son fils. De façon très gauche, il s’immisce dans sa vie et elle en fait de même. J’éprouve un soulagement à voir qu’on ne finira pas ce film sur un couple formé d’un vivant et d’une morte. Les happy-ends ne font pas toujours mon bonheur mais celui-ci tombe à pic.
Pari risqué mais réussi. Belle découverte.