A travers ce festival qui se tient du 11 janvier au 28 février, l’Espace Magh met une douzaine de femmes artistes à l’honneur. Toutes abordent des sujets forts comme l’identité, le métissage et les héritages culturels ou encore la relation au travail. Fidèle à sa vocation d’offrir un espace de dialogue et d’expression citoyenne, l’Espace Magh a prévu un débat à la fin de chaque présentation pour tous les spectateurs intéressés.
Au sein du festival, la part du lion revient au théâtre, avec quatre pièces qui sont proposées. Dans Qui est blanc dans cette histoire ? qui sera jouée du 11 au 14 février, la comédienne Raphaëlle Bruneau, seule en scène, fait écho à sa propre histoire en mettant en parallèle trois récits : celui de son arrière grand-oncle missionnaire parti au Congo à la fin du XIXe siècle, celui d’une jeune Congolaise de la même époque et le sien en tant que mère de trois enfants métis et consciente de cet héritage colonial. En mêlant les mémoires et les temporalités, sur base d’archives familiales et de témoignages, son monologue pose la question des traces que laisse l’histoire coloniale dans les rapports de force d’aujourd’hui.
Dans une pièce au titre évocateur Nous avons cru à l’amour qu’il a pour nous, Meissoune Majri, raconte aussi son métissage culturel, à travers son rapport à la France et à la Tunisie, la façon dont sa mère a agi pour lui donner le plus de chances possibles et sa condition de femme quarantenaire en plein chamboulement intérieur.
Le film documentaire Parcours de femmes migrantes, actrices de changement et d’insertion se penche, quant à lui, sur l’univers professionnel de femmes immigrés, en mettant en avant leur malaises, fiertés et sentiments liés à leurs appartenances multiples. En leur donnant la parole dans leur lieu de travail, le film permet de revivre et de valoriser leurs efforts dans leur parcours d’intégration.
Le thème douloureux des femmes sans-abri fera également l’objet d’une rencontre-débat le 6 février. Caroline Safarian, auteur et metteur en scène, s’est emparée de cette thématique en vue de construire une pièce de théâtre sur ce sujet à partir d’une thèse doctorale. Par cette rencontre, elle nous convie à son processus créatif.
Au cours de ce festival, l’Espace Magh propose quelques évènements gratuits (réservation obligatoire) tels qu’une expo-photo et une rencontre littéraire. Dans l’exposition Sororités, la photographe franco-algérienne Lynn S.K explore l’idée de sororité du Nord au Sud de l’Algérie. Au cours d’une rencontre littéraire le 19 février, Ananda Devi, une femme de lettre mauricienne, présentera son livre Manger l’autre, qui se veut une allégorie de notre société avide de consommation et obsédée par la minceur.
A travers ce festival, c’est donc bien les multiples facettes des ressentis et des espoirs de femmes liées de près ou de loin à la migration, vues par des femmes artistes, qui seront présentées. Le festival permettra de prendre le pouls de femmes artistes sur une condition féminine en perpétuelle évolution dans un monde de plus en plus métissé.
Quand : du 11 janvier au 28 février 2020
Où : Rue du Poinçon 17 à Bruxelles
Infos / Réservation : 32(0) 2 274 05 10
Site internet : https://www.espacemagh.be/